Si le gouvernement de Mehdi Jomâa a pris ses fonctions dans une situation d'une extrême sensibilité, avec des dossiers brûlants, et une actualité dévorante, qui a empêché l'équipe de s'acquitter de ses charges dans les meilleures conditions, il n'en reste pas moins, que cette équipe a connu des tops et des flops, parmi les ministres qui l'ont composée. Pour ne pas revenir sur les flops de l'équipe qui sont venus, juste à point, pour confirmer que les diplômes, à eux seuls, (ni le charme, non plus) ne suffisent pas pour créer la compétence, le gouvernement Jomâa à certainement connu des tops qui ont marqué de leur passage le paysage tunisien, et qui ont laissé leur empreinte sur les départements dans les quels ils ont exercé. Et c'est, probablement, ces réussites que cherche à perpétuer Béji Caïed Essebsi, en pensant à maintenir quelques uns de ces compétences qui ont eu le mérite de réussir, quand la réussite n'était point évidente. Selon les sources de TunisieNumérique, l'équipe constituée par BCE pour imaginer la composition idéale du prochain gouvernement, serait tentée de maintenir deux figures du gouvernement actuel. En l'occurrence, l'actuel ministre de la défense nationale Ghazi Jeribi, qui serait pressenti pour le poste de ministre de la justice, et Hedi Larbi, actuel ministre de l'équipement, aménagement du territoire et développement durable. Si le premier a fait preuve lors de son passage au gouvernement d'une grande maitrise des dossiers qui lui avaient été confiés, bien qu'assez éloignés de sa formation initiale de juriste, ce qui justifierait qu'on ait pensé à le maintenir pour renforcer le futur gouvernement qui aura besoin d'un tel courage et d'un tel esprit de persévérance, Hedi Larbi quant à lui, et malgré son CV époustouflant, bardé qu'il est de diplômes et chargé d'une expérience qui vaut son pesant d'or, son maintien donnerait matière à réflexion et pourrait être source de malaise pour certains observateurs qui voient en lui « l'œil de Moscou » dont il ferait peut-être bon de « se priver » des services. Vu que Larbi est, par excellence, « l'homme de la Banque Mondiale », avec ce que l'on sait des projets douloureux que réserve cette institution pour la Tunisie, en termes de réformes de tous genres. D'ailleurs Hédi Larbi aura profité ces dernières années, en plus de sa formation de base et de son itinéraire au sein de la Banque Mondiale, de stages « grandeur nature » en matière de « du repositionnement stratégique de la Banque dans les pays en transition ». Un atout pour certains, mais qui serait vu d'un mauvais œil par d'autres qui y verraient un risque majeur d'ingérence de la BM dans les affaires internes et les décisions, en principe souveraines, de la Tunisie, surtout en cette délicate période de reprise. D'ailleurs, voici un résumé des CV des deux hommes de Jomâa qui seraient pressentis par Caïed Essebsi. Ghazi Jeribi Il est titulaire d'un diplôme en études approfondies en droit public de l'Université de Paris. M. Jeribi a exercé au Tribunal administratif de 1984 à 2001. Enseignant universitaire à l'Académie militaire, à l'Ecole supérieure de la magistrature et à l'Ecole nationale d'administration de Tunis. Il a occupé le poste de directeur juridique de l'Institut arabe des droits de l'Homme, de président de la Commission des litiges fiscaux, d'expert formateur en droit de la concurrence auprès de la CNUCED et de président du Conseil de la concurrence de2001 à 2006. Entre 2007 et 2011, le nouveau ministre de la Défense a été le premier président du Tribunal administratif. En cette qualité, il a été le président du Conseil des conflits, le président de la Chambre chargée du contentieux relatif aux autorisations des partis politiques, le président de Chambre de cassation et membre du Conseil constitutionnel. Depuis 2011, il est le président du Haut comité du contrôle administratif et financier. Hédi Larbi Il est né à Tunis le 1er novembre 1950 à Tunis, est le nouveau ministre de l'équipement, aménagement du territoire et développement durable, dans le gouvernement de Mehdi Jomaâ. Diplômes 1976: Diplôme d'Ingénieur Civil des Mines de Paris 1999: MBA – Harvard Business School 2001 : Massachusetts Institute of Technology Titres Depuis Juin 2013 : Directeur Exécutif (Economic and Political Transition of Yemen) 2012 - 2013: Conseiller Spécial du Vice Président de la Banque Mondiale de la région MNA, chargé du repositionnement stratégique de la Banque (région MNA) dans les pays en transition. 2007 – 2012: Directeur Régional de la Banque Mondiale pour la région Moyen Orient (Jordanie, Syrie, Liban, Iraq and Iran). 2002 – 2007: Directeur du département infrastructure à la Banque Mondiale 1984-1993: Fondateur et directeur de la Société d'Ingénierie et d'Etudes Economiques et Sociales (SIDES). 1976 – 1983: Economiste principal en analyse de politiques publiques, et développement des secteurs industriels et d'infrastructure à la SOTUETEC (Société Tunisienne d'Etudes techniques et Economiques).