Dans un post rendu public, aujourd'hui dimanche 21 juin 2015, sur sa page officielle Facebook, Hamadi Jebali, ex-chef du gouvernement du temps de la troïka, et ancien secrétaire général du parti islamiste Ennahdha, a tenu à exprimer ses regrets suite à l'arrestation du journaliste d'Al Jazeera, Ahmed Mansour dans un des aéroports de l'Allemagne, et ce sur demande des autorités égyptiennes qu'il qualifie de « putschistes ». Hamadi Jebali se déclare « étonné de cette mesure par un Etat comme l'Allemagne, un pays séculaire dans le domaine de la démocratie et de la défense des libertés, suite à une simple demande d'un pouvoir qui avait fomenté un coup d'Etat et qui a bâti toutes ses politiques sur le principe du terrorisme d'Etat... », selon ses propres termes. Et de conclure son post par un appel à l'Etat allemand, peuple, gouvernement et justice de ne pas donner de suite favorable à la demande d'extradition, afin de ne pas « se rendre complice d'un autre crime commis par ce régime terroriste aux dépens du peuple égyptien qui a combattu pour sa liberté et dignité ». De tels propos d'une personnalité ayant assumé les plus hautes responsabilités en Tunisie et qui demeure un des ténors d'Ennahdha, un des quatre partis au pouvoir, exigeraient des clarifications et des mises en demeure de la part et du gouvernement en place et du parti islamiste de Rached Ghannouchi. Bon à rappeler qu'Ahmed Mansour s'était tristement illustré, par le passé par ses ingérences dans les affaires intérieures tunisiennes. Un certain 31 décembre 2014, il avait écrit, sur sa page officielle, qu'il est impensable qu'une révolution telle celle survenue en Tunisie et qui avait « chassé un régime dictatorial au pouvoir puisse permettre le retour au pouvoir d'un de ses anciens ministres de l'Intérieur », désignant par ses termes Béji Caïd Essebsi, dont l'arrivée au Palais de Carthage est assimilé par ce même Ahmed Mansour comme étant un « coup d'Etat électoral ».