Le chef du gouvernement a défendu aujourd'hui la nécessité de la proclamation de l'état d'urgence tout en rassurant sur une éventuelle compromission des libertés. Dans un entretien commun à la télévision nationale, à la chaine « Al Hiwar Etounssi » et à la radio Mosaique Fm et qui emprunté les accents d'un exercice d'équilibrisme, le chef du gouvernement a tenté de donner des gages sur la maitrise de la situation sécuritaire notamment sur la frontière libyenne et sur le respect des droits et des libertés. Le chef du gouvernement a affirmé que l'état d'urgence s'apparentait à une nécessité à l'aune de l'imminence de plusieurs menaces terroristes. Il a ajouté que l'état d'urgence donne des pouvoirs exceptionnels aux forces de sécurité et de l'armée afin de pouvoir mener avec plus d'aisance et d'efficacité les opérations anti-terroristes. Soulignant comprendre l'inquiétude quant à la restriction des libertés fondamentales, le chef du gouvernement a jugé qu'il n'y'a pas de retour en arrière possible. « Nous agirons conformément à la loi », a martelé Habib Essid soulignant que l'état d'urgence visait également à donner conscience de l'ampleur de la menace qui guette le pays. Le chef du gouvernement a éludé, toutefois, les interrogations sur un possible « effondrement de l'état » évoqué par le président de la République lors de son dernier discours. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, rejeté les accusations de laxisme et d'impuissance des forces de sécurité soutenant qu'elles sont passées de la réaction à l'offensive. Habib Essid n'a d'ailleurs pas exclu la réhabilitation d'anciens cadres sécuritaires sacrifiés. A cet effet, le chef du gouvernement s'est posé en premier défenseur du ministère de l'Intérieur en balayant les rumeurs insistantes de l'existence d'une police parallèle.