Les incidents qui se déroulent depuis cet après midi du côté de Jebel Sammama, marquent un dangereux virage dans le comportement des terroristes armés qui se terrent dans les hauteurs des montagnes de Kasserine. En effet, les accrochages entre les terroristes et les forces de l'armée qui se sont soldés, pour le moment, par le décès de deux soldats, ont débuté suite au rapt enregistré, cet après midi, dans la région, d'un berger par un groupe armé. Ce qui a déclenché sa poursuite par les soldats de l'armée tunisienne. Il y a quelques minutes, la Katiba Okba Ibn Nafâa vient de publier un communiqué via les réseaux sociaux, pour annoncer que le pauvre berger enlevé aurait été exécuté, car il avait osé dénoncer les mouvements des terroristes aux autorités. Le communiqué annonce, par ailleurs, que cette exécution est la deuxième du genre, puisque la Katiba revendique la mise à mort d'un autre citoyen, pour les mêmes raisons. Ce qui laisse penser que le berger qui avait été abattu par les terroristes il y a quelques semaines dans la région, et qui était, en fait, l'Imam qui avait conduit la prière du mort pour le martyr des douanes tunisiennes, doit être leur première victime. Le communiqué menace, par ailleurs, d'exécuter chaque citoyen qui oserait rapporter les mouvements des terroristes dans la région, aux autorités. Ce dangereux virage dans les combats menés par ces terroristes armés laisse entrevoir un changement de leur cible qui dépasse désormais les agents de l'ordre et les soldats, pour englober les civils qui seront jugés coupables d'espionnage au profit des autorités. Par ailleurs, ces exécutions laissent deviner que les terroristes disposent d'éléments de soutien et de renseignements, infiltrés dans les populations locales, et qui les renseignent sur les dénonciations effectuées par les citoyens en rapport avec les mouvements et les lieux des groupes armés. A moins qu'ils ne disposent, toujours, d'accès aux procès verbaux des autorités qui consignent les dénonciations des citoyens.