Eh oui, heureusement qu'il est mort, depuis longtemps, le pauvre Alfred Nobel, autrement, il serait, en ce moment en train de se préparer à diner avec une partie de barbecue, en utilisant en guise de merguez, quatre ou cinq bâtonnets de sa chère vielle dynamite. A moins qu'il ne soit, lui aussi, tenté par la nouvelle mode de suicide par auto immolation, histoire, de rejoindre la longue liste des héros, des grands, de ce monde. En effet, heureusement qu'il est mort ! Sinon, effectivement, il se serait fait harakiri. Il n'aurait, certainement, pas supporté que son illustre nom, et son, encore plus illustre, fondation, soient liés au nom d'une organisation d'un petit pays, tout là-bas, en Afrique qui, à peine couronnée par son prix, et pas n'importe lequel. Celui de la paix, pardi, s'est mise, sans trop perdre de temps à faire une démonstration de sa capacité et ses dons en matière de maintien et de promotion de la paix dans son pays, la Tunisie. Une organisation qui se veut la digne « héritière » des valeurs véhiculées et prônées par la fondation Nobel, et qui tient à le démontrer. Une organisation qui se dit syndicale, « Nationale », et qui semble tout faire pour « casser » sa nation. Une organisation qui n'en a rien à cirer de ce qui risque de se passer dans le pays, des conséquences de son entêtement et de la grande science de ses membres, notamment en matière d'économie. Rien à cirer de tout cela ! Seul compte pour cette organisation, son nom et son orgueil. Et pour satisfaire cet orgueil pathologiquement surdéveloppé, cette organisation s'est mise dans la tête de montrer au monde que c'est elle qui fait la pluie et le beau temps dans le pays. Et comme elle ne sait guère faire le beau temps, eh bien qu'à cela ne tienne ! Elle fera la pluie. Pas la pluie bénéfique, mais plutôt, la pluie dévastatrice qui emporte sous ses flots tout espoir de vie, voire de survie. Et dernière trouvaille de cette organisation, en matière de pluie, une grève générale dans le secteur privé dans un pays exsangue, saigné à blanc par cinq années de fabuleuse gouvernance. Un pays où les plus chanceux des investisseurs ont pu, à temps, plier bagages et foutre le camp ailleurs, là où il fait, certainement, mieux vivre. Un pays où ceux, des investisseurs, qui ont eu la mauvaise idée de rester, parviennent miraculeusement à faire survivre leurs entreprises mises à mal par une série noire interminable de grèves et de manifestations, sans oublier les opérations de vandalisme, et de saccage en règle, qu'ils ont dû subir il y a cinq ans. Et c'est au moment le plus sombre de cette descente aux enfers que cette organisation s'est mise dans la tête de s'imposer comme pièce maitresse de l'absurde échiquier qui est en train de se dresser sur la scène politique du pays, et de s'imposer de belle manière, et de façon intelligente. Elle a eu dans la tête de tuer la poule aux œufs d'or. Elle a eu dans la tête d'exiger des investisseurs des augmentations salariales pour ses adhérents, en contre partie de rien du tout. Oui, absolument rien du tout ! Pas d'effort supplémentaire de travail, pas la moindre garantie d'amélioration de la productivité, et pas le moindre engagement de quelque sorte qu'il soit, sauf, peut-être, celui de mettre le pays à feu et à sang, en poussant les derniers entrepreneurs à mettre la clé sous le paillasson et à claquer la porte, laissant à la Rue et à la famine, ces mêmes adhérents que cette organisation prétend défendre. Mais le malheur c'est que les lumières qui dirigent cette organisation n'ont pas peur du ridicule et refusent d'entendre la raison. Ils mettent le pays à genoux et sortent sur les plateaux TV, pavoisant et se targuant de pouvoir tout faire, se permettant même, au passage quelques exercices de vocalises, se lançant dans des discours pittoresques d'un autre temps, en se prenant, probablement, pour les « Che Guevara » des temps modernes, et en prétendant mettre le pays à feu et à sang pour arracher une soi-disant équité sociale et économique et pour se battre pour les opprimés, et pour, et pour, et pour... Eh, oui, Monsieur Nobel, il semble bien que votre nom soit descendu un peu trop bas ! Alors, va pour le Harakiri ! Ou plutôt pour l'auto immolation, même la dynamite que vous avez eu le mérite d'inventer, il n'y en a plus guère, tellement elle est demandée pour commettre d'autres types de saloperies, par d'autres énergumènes, pour souiller encore un peu plus votre nom !