La chancelière allemande, Angela Merkel, a été mise dans une position très délicate après la plainte du président turc, Recep Tayyip Erdogan contre un humoriste allemand l'ayant traité de zoophile et de pédophile dans une satire diffusée par la télévision allemande, ZDF. Acculée à choisir entre la liberté d'expression et le pragmatisme politique! La chancelière allemande se serait bien passée de cet embarras. L'affaire opposant le président turc au comédien allemand, Jan Böhmermann, a pris, lundi, un nouveau tournant. Ankara a annoncé avoir porté plainte contre le comédien et demande à Berlin des poursuites pénales contre lui. Dépendante du président turc sur le dossier des migrants, Angela Merkel est mise en difficulté. Une poursuite pénale contre l'humoriste l'affaiblirait sur le front de la liberté d'expression. Faire fi de l'affaire la risquerait à se mettre à dos le président turc qui réclame une réponse implacable face à ce qui a été qualifié d « insulte » et de « crime grave contre l'humanité ». La chancelière allemande s'est désolidarisé des propos de l'humoriste par le biais de son porte-parole en les jugeant « sciemment insultants ». Le droit pénal allemand prévoit que le gouvernement donne son aval afin que des insultes contre un responsable politique étranger passibles de trois ans de prison donnent lieu à une procédure judiciaire. La demande est actuellement examinée par Berlin dans l'embarras.