Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a appelé le ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem à s'excuser pour sa récente déclaration à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et à ouvrir une enquête sur la question de la mise sur écoute de certains journalistes. Bghouri a également appelé à demander des comptes à certains sécuritaires sous tutelle du ministre de l'Intérieur après avoir publié des messages sur des sites de réseaux sociaux incluant des appels directs à la torture et au viol des journalistes, les qualifiant de "milices". Dans un pays qui se respecte, le ministre de l'Intérieur doit ordonner immédiatement la suspension de ces sécuritaires en attendant le résultat des enquêtes, a indiqué Bgouri lors d'une intervention ce vendredi sur radio Shems Fm. Il a estimé que les actions de certains sécuritaires peuvent être considérées comme un crime, déplorant qu'aucune procédure judiciaire n'ait été prise. On rappelle que la ministre de l'Intérieur Lotfi Brahem a révélé, lors d'une audition lundi dernier devant la commission de sécurité et de défense de l'ARP, que ses organes ont intercepté un appel téléphonique entre un journaliste et l'un des manifestants au cours des récentes agitations dans le pays contre la loi de finances 2018, ce qui lui a valu d'être convoqué et interrogé. Cette situation a été considérée par les journalistes comme un comportement dangereux et un retour à la politique de harcèlement des professionnels des médias, ce qui était une caractéristique importante du ministère de l'Intérieur à l'époque du président déchu Ben Ali, alors que la loi tunisienne et la Constitution interdisent les écoutes téléphoniques illégales, sauf avec une autorisation judiciaire.