Depuis la dernière réunion des parties signataires du protocole de Carthage, mardi dernier, et depuis la décision prise, lors de cette réunion, de désigner une commission d'évaluation pour arrêter les priorités de la phase à venir, et à partir de là, pouvoir choisir l'équipe, et l'Homme, de la situation, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a compris qu'il n'a, en théorie, plus qu'une semaine de survie, à la tête du gouvernement. Or, Chahed n'entend pas arrêter de sitôt, sa carrière, pour laquelle il nourrissait des rêves dorés. Et il l'a fait savoir dès ses premières sorties médiatiques après la réunion en question, quand il a précisé que son équipe n'est point, un gouvernement de gestion des affaires courantes, qu'il est, plutôt, satisfait de ses résultats, et qu'il entend, non pas abdiquer, mais, bien continuer à mettre en place les grandes réformes dont a besoin le pays. C'est dans cette optique, que toute la fanfare pro-Chahed s'est mobilisée, à parti d'hier, mercredi, pour s'unir devant l'adversité et faire entendre sa voix, devant les détracteurs qui avaient fini par convaincre l'opinion publique de l'inutilité de prolonger la situation « désastreuse » actuelle. Or, la fanfare sur laquelle semble s'appuyer Yousef Chahed serait-elle, au moins, capable de renverser la vapeur ? Serait-elle capable de faire changer l'opinion publique, faire croire que l'équipe Chahed est efficace et qu'elle est victime de ses succès ? C'est, du moins, ce que semblent vouloir tenter ses soutiens, en investissant de façon sans précédant, les plateaux TV et les micros des radios, qui leurs ont ouvert, larges, leurs studios, pour vanter les vertus du gouvernement de Youssef Chahed, ou, à défaut, puisqu'en réalité, des vertus il n'y en a guère, prétexter du besoin urgent du pays en une stabilité politique, qui donnerait un sursis à Chahed, au moins jusqu'aux prochaines élections municipales. Mais qui sont donc les soutiens de Chahed, dans cette histoire ? Il ne peut, apparemment, compter que sur ses proches, sa famille, ses ministres, mais aussi sur Ennahdha, sans oublier un certain nombre de médias acquis à sa cause. Et ce sont les membres de la confrérie qui se sont montrés les plus enthousiastes pour le défendre sur tous les médias et à tous les coins de rues. Il faut dire qu'à Ennahdha, on n'agit pas par amour pour lui, ni par reconnaissance à ses services rendus à la Patrie. On le défend, tout simplement, par peur de voir s'évaporer leur rêve de remporter haut la main les élections municipales, dont la tenue serait fortement compromise en cas de changement d'équipe, voire de ce qui s'en suivrait comme éventuel changement du système politique, ou de la loi électorale. De ce fait et connaissant, désormais, les soutiens qui restent à Youssef Chahed, il serait important de prévoir de quelle façon il va pouvoir conduire sa résistance, en se basant, justement, sur ses soutiens. Il semblerait donc, que fort du soutien d'Ennahdha, Chahed ne serait pas prêt à présenter sa démission. Il serait, au contraire, tenté de se mesurer à ses détracteurs, devant le parterre de l'ARP, confiant en le poids du bloc de ses soutiens. Et dans ce cas, est-ce que ses détracteurs sauraient s'unir face à Ennahdha pour le forcer au départ ? Il semblerait bien, qu'on soit devant une situation qui s'ouvrirait sur toutes les éventualités et qui se jouerait, plutôt, dans les coulisses, à coups de marchés conclus et de concessions réciproques !