Lassaâd Yaâkoubi, le désormais, mal-aimé, secrétaire général du syndicat des enseignants du secondaire, semble se plaire dans le rôle qu'il s'est assigné. Il est tout content de pouvoir, dans la plus totale impunité, défier toute une Nation, profitant, au passage, d'un gouvernement par trop conciliant. Lassaâd Yaâkoubi, en décrétant grève sur grève et en opérant escalade après escalade, avec le ministère de l'éducation, est devenu, aux yeux de quelques uns, notamment les parents d'élèves, qui voient avec hantise, pointer à l'horizon, le spectre d'une année blanche pour leur enfants, est devenu pour eux, l'ennemi public numéro un. Profitant des largesses d'un gouvernement qui a cédé, un certain moment, à ses pressions, en limogeant l'ancien ministre de la santé, Néji Jalloul, croyant, probablement, bien faire, en vue de désamorcer une crise qui s'annonçait, et fort de l'ascendant qu'il a su obtenir sur son « patron », le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Tabboubi, grâce à son poids électoral assez conséquent, et dont il faudra tenir compte pour les prochaines élections du bureau de la centrale syndicale, Lasaâd Yaâkouki est en train de commettre l'erreur de se croire invincible, voire éternel. Et c'est avec cette fausse assurance qu'il s'est lancé, en traînant avec lui des milliers d'enseignants, dans une aventure aux issues plus qu'incertaines. Il n'a donc pas hésité à prendre en otage les élèves du pays, oubliant, ou négligeant le fait que pour les tunisiens, tout pourrait être permis, sauf quand la vie et l'avenir de leur enfants est en jeu ! Ignorant le dicton qui dit que le « mieux » est le pire ennemi du « bien », il a voulu monter de plusieurs paliers, histoire de monter à tout le onde, qui était le plus fort, en décrétant une suspension des cours, jusqu'à nouvel ordre, et ce, à quelques encablures de la date fatidique des examens nationaux, plongeant ainsi, dans le désarroi, des milliers de parents d'élèves qui se sont mis à craindre pour leurs enfants. Et c'est là qu'il a commencé à glisser vers sa perte, entraînant avec lui, dans sa chute dans les abîmes, des milliers d'enseignants, qui jusqu'à il n'y a pas si longtemps, étaient vénérés et respectés par tout le monde. Le spectacle que présentaient, ce « mardi noir », les pauvres professeurs appelés à défendre les sièges de leur syndicat, était désolant. Plusieurs parmi eux, hormis les têtes brûlées qui avaient tout à gagner et rien à perdre, faisaient pitié. Ils avaient à faire face au déchaînement des parents en colère, ne trouvant pas les mots pour expliquer leur défaillance, n'étant eux-mêmes pas convaincus de ce qu'ils faisaient. Le niveau de tension observé, ce mardi, devant les sièges des syndicats était extrême, menaçant d'empirer et laissant craindre le pire, les prochains jours, devant l'insistance « kamikaze » des grévistes d'aller jusqu'au bout de leur action. Une besogne soignée de sape. La sape d'un pays déjà en ruines, comme pour lui donner le coup de grâce. Car il faut croire que ceux qui sont derrière Yaâkoubi ne veulent rien à part casser le pays et y mettre le feu. Puisque tout le monde est d'accord que les revendications des enseignants sont irréalistes et irréalisables. Toutefois, le pire reste à craindre. Car si le gouvernement a opté pour la méthode douce, le parents d'élèves, eux, ne sont nullement de cet avis et semblent prêts à en découdre avec les syndicalistes qui mettent en péril l'avenir de leur progéniture.