Connu pour être un véritable commis de l'Etat ne jurant loyauté qu'à sa patrie et dévouement qu'aux devoirs républicains, le ministre de l'intérieur Lotfi Brahem qui a été limogé par le chef du gouvernement Youssef Chahed a pu pendant son exercice redonner confiance aux tunisiens qui souffraient du laxisme ambiant et remotiver ses troupes pour parer aux risques qui guettaient la Tunisie. Nul besoin de le crier sur les toits, son bilan plaide pour lui et son limogeage, s'il a surpris les tunisiens libres et indépendants, soucieux de leur sécurité et de la souveraineté de leur pays, est compréhensible pour les politiciens plus prompts à écrire leurs légendes personnelles qu'à écrire celle de leur pays. Lotfi Brahem est victime de ses réussites et paye le prix de son indépendance et de sa rigueur dans le travail. Loin de toute compromission politicienne et des calculs carriéristes pour se maintenir à son poste, il a damné les pions aux besogneux, aux collaborateurs et aux traîtres et sa position franche et courageuse d'interdire l'entrée en Tunisie d'une citoyenne allemande fichée terroriste et mariée à un tunisien expulsé d'Allemagne pour appartenance à un groupe terroriste. Une posture qui a valu à ce vaillant serviteur de l'Etat, la vindicte des révolutionnaires de la 25 ème heure, des mercenaires, des intégristes, des traîtres et les boutiquiers «droit-de-l'hommiste» qui se sont alliés avec certains politiciens ambitieux plus préoccupés par 2019 que par le sort du pays, pour évincer un homme qui dérange et dont les positions patriotes et souverainistes sont un frein à leurs desseins macabres. C'est une alliance contre-nature entre ces mercenaires sans vergogne qui se complaisent dans la médiocrité et ces politicards carriéristes qui se délectent de toutes les mesquineries et les bassesses pour effriter la valeur de la méritocratie et ternir l'image d'un homme qui a séduit les tunisiennes et les tunisiens par sa rigueur dans le travail, son patriotisme et son attachement indéfectible aux valeurs républicaines. Ainsi, toutes les affabulations, les mensonges et les explications fallacieuses ont été relayées et colportées pour expliquer ce limogeage surprise du ministre de l'intérieur que l'alliance de la médiocrité intellectuelle et de l'ambition dévorante accuse de tous les maux pour évincer un rempart contre l'intégrisme pour les uns et ternir l'image d'un véritable patriote pour les autres. Désormais, dans cette Tunisie post-révolution, tout se marchande, se vend et s'achète et il est de notoriété publique que Lotfi Brahem a servi de monnaie d'échange entre les mercenaires besogneux et les carriéristes ambitieux. Par Mouna Ben Abderahmene