Il faut reconnaitre que beaucoup trop de dossiers plus brûlants les uns que les autres, ont été ouverts, et où Ennahdha s'est sentie visée, de près ou de loin, ces dernières semaines. Mais ce qui donne à méditer, c'est pourquoi « l'affaire » de l'école coranique du Regueb a gêné et affolé, plus que tous les autres dossiers, nos frères d'Ennahdha ? Serait-ce parce que ce dossier, à lui tout seul, résume et regroupe tous les torts dont pourrait être accusé le parti islamiste ? Serait-ce parce que les frères musulmans de Tunisie sentent l'étau se resserrer autour d'eux, aussi bien sur le plan national qu'international, et, notamment, du côté de chez l'oncle Sam, où les vents semblent avoir, décidément, changé de cap pour eux ? De toutes les façons, et quelle que soit la cause, pour être affolés, ils le sont bel et bien, les leaders d'Ennahdha, par ce « dossier de trop ». La preuve, ils sont descendus, tous en même temps, et on les trouve sur tous les fronts, avec toutes les franges de couleurs de leur arc en ciel. Ainsi, et rien que pour ce mardi, ils étaient, au moins, trois grands parmi les grands du parti à investir les médias pour tenter d'amortir, chacun à sa manière, le choc. Abdelhamid Jelassi a, par exemple, choisi de relativiser l'histoire, rassurant les tunisiens que leur pays est un Etat civil, mais, il a tenu à rappeler que la lecture du Coran et la création des organisations, font parties des droits constitutionnels des tunisiens, faisant dévier le débat sur les libertés et droits, insinuant qu'il serait grave de les remettre en question ! Sahbi Attig a, lui, été plus incisif, en allant droit au but, et en condamnant le fait d'exploiter les « dépassements » enregistrés dans cette école, à des fins politiques, notamment en cette année pré-électorale. Quant à Noureddine Bhiri, il n'y est pas allé par quatre chemins, en détournant le problème des islamistes et takfiristes, en un problème entre les tunisiens et les citoyens de Sidi Bouzid, berceau de la « Révolution » et de Regueb, qui ont offert six martyrs lors de cette même révolution. Histoire de démontrer que les « frères » sont capables des pires fourberies, pour se tirer d'affaires, quitte à embraser une partie du pays, ou à retourner les tunisiens les uns contre les autres, alors que ce sont eux qui étaient au centre de la tourmente. Mais là où les islamistes se sont trompés, en laissant paraitre de façon flagrante, leur affolement, ce fut lorsqu'ils ont laissé la parole aux « jeunes » qui son trop immatures et trop inexpérimentés, n'étant pas passé par la case prison, comme le jeune avocat Seifeddine Makhlouf qui, hors de lui, et ne sachant plus quoi faire, s'est laissé emporter par sa colère, et a tenu à montrer aux tunisiens qu'ils sont les plus forts, et que ce sont eux qui commandent, et personne d'autre. Chose que ses aînés auraient aimé ne pas divulguer pour le moment. Ce jeune avocat s'est, en effet, laissé aller à des dérives qui pourraient lui coûter cher, vu qu'il est poursuivi par les magistrats, et même, par ses collègues les avocats, pour outrage à magistrat, et pour avoir défié et insulté tout un pays, pour défendre une poignée de gens dont la cause était indéfendable. https://www.tunisienumerique.com/wp-content/uploads/2019/02/Seifeddine-Makhlouf.mp4