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Par Abdelaziz Gatri : Chassés de Raqqa et Dir Ezzour, « nos enfants » sont de retour
Publié dans Tunisie Numérique le 11 - 11 - 2019

Rached Ghannouchi s'est dernièrement rendu en Turquie, officiellement pour participer au 3ème TRT WORLD, un forum international qui s'y est tenu les 21 et 22 octobre dernier sur le thème suivant : « Crise de la globalisation : risques et opportunités ».
Cette énième visite du chef du parti islamiste Ennahdha à Ankara aurait pu passer pour banale si Ghannouchi n'était pas auréolé de la victoire, même étriquée, de son parti aux élections parlementaires qui se tenaient quelques jours plus tôt. C'est donc une visite officielle qui ne dit pas son nom, puisque c'est la présidence même de la Turquie qui l'a annoncée dans un communiqué on ne peut plus officiel, et puisqu'elle fut couronnée par une rencontre avec le président Recep Tayyip Ergogan qui en l'accueillant, accueillait le candidat d'Ennahdha, tantôt au poste de chef du gouvernement de la Tunisie, tantôt à celui de président de l'ARP. A ce titre, Ghannouchi aurait dû remettre au président de la république fraîchement élu avec 73% des suffrages un rapport détaillé sur cette visite, et surtout sur la teneur de ses entretiens avec le président turc. Mais que nenni! Et pour cause : il y était question, entre autres bien sûr, de l'avenir des centaines, voire des milliers de combattants de DAESH évacués en Turquie.
Déjà, lors de ce forum, Erdogan n'a pas manqué de culot en se demandant : « 30 000 poids lourds d'armes, de munitions et de matériels ont été livrés aux nord de la Syrie, comment est-ce que ceux qui prétendent être puissants pourront expliquer cela, avec quelle approche démocratique vont-ils l'expliquer ? », effaçant d'un revers de la main le fait que ces 30 000 camions sont passés par la frontière turque et que c'est son gouvernement qui en a assuré et la logistique et le soutien militaire.
Ghannouchi, soucieux de parer à toute éventualité et bien décidé à fignoler ses plans pour les prochaines échéances qui se trament pour le pays en cas d'éviction de son parti du pouvoir par la voie constitutionnelle, ne pouvait s'attendre à mieux que le retour au bercail de « ses enfants » qui ont bénéficié d'un haut degré d'entraînement et qui traînent un vécu militaire indéniable, une aubain inestimable pour ne pas être saisie au vol, ses lieutenants à Tunis ne ratant eux aucune occasion de rappeler aux tunisiens que la mise à l'écart de leur parti équivaudrait à une guerre civile.
Ceux qui n'entendent pas la menace sont ou sourds ou complices.
Les événements se sont ainsi rapidement succédés :
Mardi 29 octobre, en plein préparatifs du sommet de la francophonie qui doit se tenir à Tunis, les ministres tunisiens des affaires étrangères et de la défense étaient démis de la plus humiliante des manières alors qu'ils allaient quitter leurs fonctions de toutes les manières à la faveur de la constitution du nouveau gouvernement issu des élections. Etait-on trop pressés de rapatrier ses enfants ?
La désignation du ministre de la Justice, tutelle du ministère public dont les exploits ne sont plus à démontrer en matière de gestion des affaires des assassinats politiques, de l'appareil parallèle d'Ennahdha et de l'arrestation du candidat Nabil Karoui en pleine campagne électorale, pour assurer l'intérim à la défense en dit long sur les intentions de certains. Idem pour l'intérim des Affaires Etrangères, confié officiellement à Sabri Bachtobji, Secrétaire d'Etat qui a été confiné à un rôle de figurant lors de la visite du chef du gouvernement en Algérie.
Jeudi 7 novembre, Erdogan affirmait que plus de 1 150 membres de l'Etat islamique étaient actuellement incarcérés dans les prisons turques.
Lundi 11 novembre, le ministre turc de l'Intérieur, Suleyman Soylu, annonçait que « la Turquie commencera à renvoyer dans leur pays d'origine les militants étrangers du groupe Etat islamique qui ont été capturés ». Par militants, il faut entendre terroristes bien sûr. Terroristes quand il s'agit de les garder en Turquie, militants quand il s'agit de les renvoyer en Tunisie.
Entre-temps, en Tunisie, silence radio. Ni le président de la république, garant de la constitution et de l'intégrité territoriale du pays, ni le chef du gouvernement dépositaire de la sécurité des citoyens, ni son ministre de l'Intérieur, chef des forces de police et de la garde nationale, ni les ministres intérimaires à la Défense et aux Affaires Etrangères, ni même les partis qui leurs sont opposés n'ont émis le moindre communiqué pour exprimer leur position sur ce retour imminent.
Pire. Youssef Chahed, toujours en poste, débarrassé de son encombrant et non moins concurrent aux présidentielles ministre de la Défense, fait des mains et des pieds pour plaire à Ghannouchi, à Saïed et à son grand-oncle. On l'a vu successivement porter une lettre de Saïed à son homologue algérien, assister en sa compagnie (et en celle de Ghannouchi) aux festivités du Mouled, planter avec lui un olivier à l'occasion de la fête de l'arbre. Il faut l'observer lui rendre visite au palais de Carthage, obséquieux, tout en courbettes et en sourires, se faisant tout petit, opinant du chef à toutes ses remarques, buvant ses paroles comme du petit lait. Espérant être reconduit à son poste, ou au moins hériter du portefeuille des Affaires Etrangères dans le futur gouvernement, oubliant par là même qu'il est toujours le chef de l'exécutif, il se contente d'un rôle de premier ministre du président comme sous l'ancienne constitution, et même de son envoyé spécial, porteur de ses messages aux autres présidents. Comment envisager dans ces conditions qu'un Chahed obéissant au doigt et à l'œil à Sâïed et à Ghannouchi ordonnât à ses services de s'opposer à un retour possible des terroristes tunisiens recrutés, embrigadés et envoyés au front par ses partenaires au pouvoir qui l'ont soutenu contre son mentor Essebsi et dont son avenir politique -et même judiciaire- immédiat dépend ? Surtout quand on sait qu'Ennahdha s‘est toujours prononcée en faveur de ce retour ?
De son vivant, même Essebsi avait qualifié ces terroristes de brebis égarées, déclarant que la Tunisie se devait, de par sa constitution, d'accueillir ses enfants, quand son alter ego Gahnnouchi les qualifiait seulement de musulmans en colère, faisant monter les craintes des tunisiens, craintes que les démentis tardifs, laconiques et pleins de zones d'ombre de l'ambassadeur turc à Tunis et du ministère tunisien de l'Intérieur ont du mal à dissiper.
Aujourd'hui, lundi 11 novembre 2019, un communiqué du ministère de l'Intérieur « a démenti catégoriquement les informations faisant état de ce retour, assurant qu'elles sont infondées et n'ont rien à voir avec la réalité ». Cependant, le même communiqué ajoute que « tous les individus impliqués dans des affaires à caractère terroriste sont systématiquement arrêtés à leur arrivée sur le territoire national ». Alors, retour (et arrestation) ou pas retour ?
En tant que citoyen tunisien libre et indépendant de tout courant ou parti politique, je suis en droit et même dans l'obligation de rappeler tous les hauts responsables du pays ainsi que tous les chefs sécuritaires et tous les chefs de parti à leurs devoirs.
– La sécurité nationale est une ligne rouge qu'il vous est interdit de franchir.
– Votre responsabilité autant historique que pénale est engagée.
– Si vous ne réagissez pas avec la plus grande vigueur face aux périls autant sécuritaires qu'économiques qui guettent notre pays et qui engagent sa survie et sa souveraineté, les citoyens ne manqueront pas un jour de vous traduire en justice pour haute trahison et manquement grave à votre serment de sauvegarder l'indépendance de la Tunisie et l'intégrité de son territoire, de respecter sa Constitution et ses lois, de veiller sur ses intérêts et de lui devoir fidélité et allégeance.
Abdelaziz GATRI.
Expert-conseiller, opérations de commerce international, contentieux douanier.
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