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Par Hadi Sraïeb: L'impasse politique active l'errance sociale !
Publié dans Tunisie Numérique le 02 - 10 - 2020

Subrepticement et inexorablement la crise sociale et économique envahit, -telle une marrée montante-, le moindre espace et recoin de vie de nos concitoyens !
La bonhommie patiente et la civilité indulgente cèdent ostensiblement la place à l'exaspération acerbe, à l'animosité incontrôlée, à l'emportement violent et irraisonné !
En cause le délitement de deux piliers du vivre ensemble républicain: la sureté et la sécurité !
Deux termes trop souvent confondus et qu'il convient de redéfinir. La sureté a trait à l'ensemble des dispositions constitutionnelles législatives et réglementaires qui garantissent les libertés et les droits fondamentaux de la personne (notamment contre l'arbitraire et les abus de pouvoirs), là où la sécurité a trait à l'ensemble des dispositifs organisationnels et pratiques qui assurent le respect des lois, le maintien de la paix et de l'ordre public, et la protection des personnes et des biens (protection prise au sens large: intégrité physique et morale, incluant la satisfaction des droits économiques et culturels indispensables à la dignité et au libre développement).
Des juristes pourraient assurément contester cette différence de définition, tant les deux notions sont proches. Une différence que toutefois, et pour notre part, nous jugeons de nature et non de degré (sureté de la personne qui promeut la dignité, sécurité collective qui assure le vivre ensemble).
Autorité et Puissance publiques tendent à devenir, au fil du temps, illusoires et vaines, tant les turpitudes débordent et submergent toutes les assistances et protections auxquelles s'attendent habituellement les citoyens.
Corruption grande et petite, dépravations et malversations à tous les étages, abus de pouvoir avérés, arbitraires administratifs et passe-droits, paralysie du système judiciaire, dégradation continue du système de santé, défection des forces de l'ordre, émergence de zones de non-droit. Aucun des rouages de L'Etat et de la société n'échappe à ce sinistre délabrement continu ! Outrages, ignominies, indignités, offenses atteignent également des sommets comme rarement égalés par la passé.
C'est comme si, -pour reprendre le vocabulaire de la psychanalyse-, les pulsions les plus archaïques prenaient frénétiquement le pas sur les règles de la confrontation pacifiée par une bienséance raisonnée.
Les choses sont, bien entendu, beaucoup plus complexes que ne le suggère ce raccourci psychologique.
Mais à coup sûr, sureté et sécurité sont battues en brèche par ce climat délétère que l'on peut aisément caractériser. Il porte sur une ambivalence contradictoire qui se prolonge sans discontinuer !
Une équivoque tragique entre d'une part, un pilotage à vue, indécis, frileux et velléitaire des affaires du pays aux limites de l'immobilisme et qui se perpétue de gouvernement en gouvernement et d'autre part, une cacophonie verbale emphatique et fanfaronne, mais à la vacuité stupéfiante constamment renouvelée !
Pas l'ombre d'une sortie de crise tout autant matérielle que morale, encore moins d'une perspective d'avenir enthousiasmante et partagée ! Mais alors, comment en est-on arrivé là ? Où se situent les responsabilités ? Quels seraient les prérequis d'un authentique redressement ?
Si comme dit l'adage « tout n'est pas politique, mais la politique s'intéresse à tout », alors c'est dans cette direction qu'il convient de rechercher les causes profondes de désagrégation des liens sociaux et de dépravation des mœurs politiques et civils !
Certains voient dans le changement de régime, l'adoption d'une nouvelle Constitution, l'introduction d'un nouveau code électoral, la source première de la paralysie et du marasme ambiant.
Il est vrai que les facéties et bouffonneries de l'Assemblée, les crispations et revirements autour de la composition puis de la légitimité des équipes gouvernementales, laisseraient croire à une erreur législative majeure, une aberration funeste, qu'il conviendrait de corriger. Les apparences sont trompeuses !
C'est en effet faire peu de cas de l'immense bouleversement qu'a connu et que connait encore la scène politique: Une recomposition des forces politiques sans précédent dans l'histoire contemporaine du pays !
Croire comme faire croire que l'on pourrait par un simple jeu d'écriture législative (modifier le code électoral) transformer en profondeur les équilibres et s'assurer d'une plus grande stabilité est au mieux une chimère au pire une duperie !
La versatilité des formations politiques comme de la mobilité de l'électoral sont telles que même avec un mode de scrutin majoritaire, cela conduirait irrémédiablement et de nouveau à des alliances hétéroclites débouchant sur la formation de gouvernements tout aussi dépareillés.
Car ce qui domine et accapare la vie des formations politiques ce n'est pas tant la confrontation de projets alternatifs puissamment clivants tant au plan sociétal que social (se traduisant par des définitions de l'intérêt général foncièrement différentes et visibles) mais bien plus prosaïquement, les exigences et modalités d'accès aux leviers de l'Etat et de ses multiples instruments et appareils, puis aux moyens et artifices pour s'y maintenir !
S'il y a bien des différences formelles quoique prégnantes au plan sociétal (place de la femme, exercice des libertés, nature du régime), il n'y a pas plus de l'épaisseur d'une feuille de papier de différence, s'agissant des priorités sociales et économiques, des rôles respectifs du public et du privé, du jeu naturel des forces du marché, de la libre concurrence et non faussée, j'en passe et des meilleurs... A un point tel que cela nous faisait dire très tôt que socio-libéraux et islamo-libéraux étaient de faux frères ennemis au plan des grandes options d'organisation de la vie économique et sociale! Leurs visions se ressemblent comme deux gouttes d'eau! Ils partagent au fond, mais pas toujours dans le détail, les mêmes croyances, les mêmes préjugés, les mêmes vices de raisonnement quant aux finalités et aux modalités de la vie économique (conception propriétarisée et marchande de la vie sociale).
Peu de formations échappent à cette domination sans partage du libéralisme qu'il soit totalement débridé, ou un tant soit peu régulé. Le sempiternel et inamovible « consensus national » est là et nulle part ailleurs: préservation de l'ordre social existant !
Aux mêmes maux, les mêmes remèdes-placébo, et toujours les mêmes inégalités sociales et régionales !
« Les compétences-nationales-bardées-de-diplômes » propulsées aux plus hautes charges de l'Etat, et ce quelle que soit la période de référence, font toujours mine de s'appesantir sur la précarité, le dénuement, la détresse de pans entiers du pays qu'il s'agisse de quartiers, bourgades, ou de zones entières, pour aussitôt s'offusquer de l'impatience de ces populations et récuser la légitimité de leurs attentes (qui ne sont jamais que des demandes de sureté).
Le scénario se répète tantôt avec les uns tantôt avec les autres quand ils ne sont pas tout bonnement coalisés ou complices. Tout d'abord le discrédit à grand renfort d'arguments d'autorité et d'irrecevabilité, puis si besoin envoi de la troupe ! Le refrain change peu: les revendications sont extravagantes et fantasques, les modalités d'expression illégales et factieuses ! Quand ce n'est pas le recours à des arguties de type complotistes (voyous ignorants manipulés) !
Que des populations savamment dépolitisées depuis des lustres ne sachent pas toujours construire des revendications est une chose ! Mais que des commis de l'Etat « compétents » fassent semblant de pas les comprendre, quand ce n'est pas de trahir leur propre parole donnée... est tout autre chose !
Le pays est malade de sa classe politique, compétences nationales recyclées ou fraichement promues, incluses ! La rivalité apparente ne se fait pas sur l'intérêt général et la définition de priorités, mais bien plus trivialement sur la conquête de faveurs, privilèges, statuts, égards, honneurs, pour soi et les siens, dans le respect de l'ordre social censé être préservé (ordre naturel des choses)
Ce pays aurait besoin d'un nouveau soulèvement, mais ça... c'est une toute autre affaire !!!
Hadi Sraieb, Docteur d'Etat en économie du développement.
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