Etouffer la vérité, la nouvelle stratégie du régime de Kaïs Saïed    Les internautes se lâchent sur « l'Etat tunisien unifié » de la Kasbah !    BH Assurance: Distribution d'un dividende de 1,500 dinar par action à partir du 02 mai    Signature d'une convention de coopération entre les ministères des Finances et du Commerce    Espagne : Sanchez pourrait être démoli par un scandale de corruption, sa femme aurait croqué la pomme    L'Espérance de Tunis vs Al Ahly d'Egypte en demi-finale de la Coupe d'Afrique des clubs Oran 2024    WTA 1000 Madrid : Ons Jabeur défie Slovaque Schmiedlová    Météo en Tunisie : Temps passagèrement nuageux, températures en hausse    Des équipes de la garde nationale à la recherche de pêcheurs naufragés    DECES : Ali BOUSRIH    Officiel: La Jamaïque reconnaît l'Etat de Palestine    CONDOLEANCES : Feu Abdelhamid MAHJOUB    CONDOLEANCES : Saida LAOUITI    Volley | La Mouloudia de Bousalem vice-champion d'Afrique : Un cas édifiant !    Le ST reçoit l'USM samedi : Un virage majeur    Ligue des champions – Demi-finale retour – Mamelodi Sundowns-EST (demain à 19h00) : Pleine mobilisation…    Artes : chiffre d'affaires en hausse de près de 22%    OneTech : clôture de la cession de son activité d'emballage pharmaceutique Helioflex au profit du groupe Aluflexpack AG    Les ministres de l'Intérieur tunisien et libyen : Ras Jedir, symbole de la coopération tuniso-libyenne    Saisie record de cigarettes de contrebande à Remada    Au nom des travailleurs de la mer    Fédération de l'enseignement secondaire: Annulation du mouvement protestataire prévu pour aujourd'hui    Aujourd'hui, ouverture de la 9e édition du Festival International de Poésie de Sidi Bou Saïd : Un tour d'horizon de la poésie d'ici et d'ailleurs    La Tunisie invitée d'honneur au Festival international du film de femmes d'Assouan 2024 : En l'honneur du cinéma féminin    Nominations au ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie    L'EST demande une augmentation des billets pour ses supporters    Gabès: Une unité de cogénération à la société chimique ALKIMIA    Ridha Zahrouni : il n'y a pas de stratégie de lutte contre la violence en milieu scolaire    INM: Les quantités de pluies enregistrées en millimètres durant les dernières 24H    Kais Saied : ''Personne n'est au-dessus des lois''    Kais Saied félicite le nouveau président de la chambre législative    Le Chef de la diplomatie reçoit l'écrivain et professeur italo-Tunisien "Alfonso CAMPISI"    La Tunisair annonce des mesures pour faciliter le retour des TRE    Kais Saied dénonce les échecs de l'économie rentière    Monastir : bientôt la création d'un circuit touristique à Lamta    Stade d'El Menzah : Une étude de faisabilité sous l'œil des experts Chinois    Géologie de la Séparation : un film tuniso-italien captivant et poétique à voir au CinéMadart    Hospitalisation du roi d'Arabie saoudite    Dette publique | Des résultats en demi-teinte    L'homme qui aimait la guerre    Foire internationale du livre de Tunis : vers la prolongation de la FILT 2024 ?    Malentendues de Azza Filali    Brésil: Elle vient à la banque avec le corps de son oncle pour avoir un prêt en son nom    Ultimatum législatif aux Etats-Unis : TikTok doit être vendu sous un an ou disparaître !    Anne Gueguen sur la guerre à Gaza : la France œuvre pour une solution à deux Etats !    Soutien à Gaza - Le ministère des Affaires religieuse change le nom de 24 mosquées    Un pôle d'équilibre nécessaire    Chute de mur à Kairouan : Le tribunal rend son jugement    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Par Jawhar Chatty : Résilience n'est pas résignation
Publié dans Tunisie Numérique le 22 - 01 - 2021

La résilience est, comme chacun sait, la capacité de résister aux chocs. J'ai écrit il y a un peu moins de dix ans, au plus fort moment de la révolution tunisienne, que le peuple tunisien, peu habitué aux chocs, devra se soumettre à une psychothérapie collective post traumatique. Dans l'euphorie générale, le peuple n'y avait pas prêté attention. Il aoublié de se soigner. Ou plutôt, on lui a fait accroire qu'il était le meilleur des peuples, qu'il était immunisé et il y a cru, de la même manière qu'il a, ante-révolution, cru au génie tunisien. Indigne héritier du cynique et grand philosophe de l'Histoire, Abelrahmen Ibn Khaldoun !
Cette psychothérapie collective n'ayant pas été faite, le peuple est resté dix ans durant et cela continue, dans un état d'expectative, de stress permanent…
Il a en permanence en conscience un certain goût d'inachevé.
Sous un titre enchanteur, Radhi Meddeb a signé un pavé de plus de 500 pages. Il y dit tout du confort-malaise tunisien post-révolution. On n'y a pas prêté attention. Il a dit le désenchantement, ce qui est toutefois différent du désarroi. Le sentiment de désenchantement est propre aux tunisiens. Eternels insatisfaits, ils trouvent toujours moyen de rouspéter même quand ils sont dans leurs zones de confort. Conservateurs par essence, ils rechignent aux grands changements, mais sont curieux des changements...
Le désarroi, c'est toute autre chose. Le grand mérite à cet égard de la pandémie Covid-19 est d'avoir, surtout avec le confinement général, fait naître ce nouveau sentiment chez les Tunisiens.
Pendant dix ans, ils ont gaiement, en bons enfants, avalé toutes les couleuvres. Les hautes Instances, les Ligues de la protection de la révolution, les salafistes qui tenaient tribune un peu partout, des visages inquiétants mais devenus familiers, la petite Constitution élaborée en catimini et à la hâte à la principauté de la Marsa par quelques héritiers du grand Fadhel Ben Achour.
Ils ont pris goût à la liberté. Les sit in sont devenus un nouveau mode d'expression, de revendications de tout et de son contraire. Le grand souk. Le grand bazar. Carthage 1, Carthage 2. ANC, Bardo 1, Bardo 2. Itissam irrahil. Dialogue national. Prix Nobel, excusez du peu!
Dans la foulée, la meilleure Constitution du monde est rédigée, dans le sang: deux assassinats politiques, puis un gouvernement d'union nationale est mis en place...A chaque instant de ce long périple, le peuple a été servi, il a, à son grand bonheur, trouvé dans le paysage politique national meilleur « sensations » que dans les feuilletons turcs et mexicains.
Le spectacle des déchirements, des alliances, des mésalliances, de la traîtrise que lui donnait à voir « sa » scène politique l'a comblé. Ce spectacle relayé dûment par des médias peu scrupuleux a eu comme l'effet d'un tranquillisant. Sous tranquillisant, le peuple et l'élite aussi ont, impuissants, assisté à toutes les crises. Institutionnelles et politiques. A tous les dérapages. A tous les holdup...institutionnels. Aux crises économiques et sociales. A la déstructuration de l'Etat, au réveil du démon numide.
Le plus grave cependant n'est pas là. Tout pourra demain à ce niveau, à ces niveaux, être « corrigé», réparé. Non, le plus grave c'est la grande crise morale et celle des valeurs qui déstructurent aujourd'hui la société tunisienne.
Une société jusque là résiliente, mais résilience ne veut pas dire résignation. Il y a une limite à tout et il est peut être temps pour elle, pour le pays, de se ressaisir.
Jawhar CHATTY, Ancien Rédacteur en chef La Presse.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.