Dans le livre « Sarko m'a tuer » à paraître jeudi, deux journalistes ont donné la parole à la juge Isabelle Prévost-Desprez, en charge de l'affaire Bettencourt, et démise de ses fonctions depuis. Elle y explique que plusieurs témoins ont vu Nicolas Sarkozy recevoir de l'argent liquide de la riche héritière de L'Oréal, avant son élection de 2007. « Sarko m'a tuer » met directement en cause Nicolas Sarkozy. Ecrit par deux journalistes du Monde qui ont rencontré et entendu la vice-présidente du tribunal de Nanterre – dessaisie de l'affaire Bettencourt désormais -, ce livre met directement en cause Nicolas Sarkozy. Interrogée par les auteurs, Isabelle Prévost-Desprez dit avoir été frappée par la peur des témoins lors de ses investigations sur le dossier Bettencourt. « Peur de parler sur procès-verbal à propos de Nicolas Sarkozy », ajoute-t-elle avant de poursuivre : « L'un d'eux m'a dit qu'il avait vu des remises d'espèces à Nicolas Sarkozy ». Ils avaient tous en tête l'exemple de Claire Thiboult L'infirmière de l'héritière de L'Oréal aurait ainsi refuser de s'exprimer sur procès-verbal, selon les deux journalistes qui signent ce livre interviewés par Libération. « Parmi eux, il y avait l'infirmière de Liliane Bettencourt. Mais Isabelle Prévost-Desprez nous a dit qu'ils étaient effrayés, ils ne voulaient surtout pas que leurs confessions soient rendues publiques », explique un des journalistes. Car poursuit-il : « Ils avaient tous l'exemple de Claire Thiboult (ancienne comptable de Liliane Bettencourt qui avait déjà évoqué les mêmes faits, nldr). Nous, on sait qu'au sommet de l'Etat, il y a une volonté de dégager ceux qui peuvent gêner Nicolas Sarkozy». L'Elysée dément formellement ces informations. « Ce sont des allégations scandaleuses, infondées et mensongères », explique-t-on au palais. Dans le livre, dont le quotidien publie des extraits, la magistrate ajoute : « Il fallait me dessaisir par tous les moyens. Il était impératif de me débarquer ». Isabelle Prévost-Desprez a été dessaisie à l'automne 2010 au profit du tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a hérité de l'ensemble du dossier.