Le ministère des finances vient de publier aujourd'hui 24 décembre 2021 le bulletin de la dette publique à fin octobre dernier. Selon le bulletin, que l'encours de la dette publique de la Tunisie a atteint à fin octobre de l'année en cours un montant de 102,1 milliards de dinars, soit 81,47% du PIB. Le service de la dette publique s'est élevé quant à lui à 11,3 milliards de dinars à fin octobre 2021 contre 10,7 milliards de dinars à fin septembre 2021 sachant que la loi de finances 2021 prévoit un niveau du service de la dette publique à 15,5 milliards de dinars pour l'année en cours. Il s'agit de sinistres record jamais atteints depuis l'Independence qui font certes le bonheur des créanciers de la Tunisie, locaux et étrangers. D'après les données du ministère des finances, le service de la dette est réparti entre 8,1 milliards de dinars en principal et 3,1 milliards de dinars en intérêt. Le principal de la dette est composé d'une dette extérieure d'un montant de 5,63 milliards de dinars et une dette intérieure à 2,49 milliards de dinars. L'intérêt de la dette extérieure est à un niveau de 1,39 milliard de dinars alors que l'intérêt de la dette Intérieure est de 1,77 milliards de dinars. L'International Politics & Society (IPS) qui est une revue de recherche basée au bureau de Friedrich-Ebert-Stiftung à Bruxelles et qui concentre ses travaux sur plusieurs thématiques d'envergure telles que l'environnement, l'intégration européenne, les relations internationales, la démocratie sociale et la politique de développement, a publié recemment une note intitulée « Le piège de la dette des pays à revenu ». IPS entame sa note en assurant que la dette publique est montée en flèche dans les pays à revenu intermédiaire comme la Tunisie. Pourtant, le FMI et le G20 font pression pour des mesures d'austérité, et non pour un allègement de la dette. Sous cet angle, on assure qu'en 2020, la Tunisie, un pays typique à revenu intermédiaire a connu le plus grand effondrement économique depuis son indépendance. En un an seulement, la dette publique a augmenté de 18 points de pourcentage pour atteindre près de 90% de la production économique. Alors que la reprise économique s'amorce maintenant dans d'autres pays, les perspectives pour la Tunisie ne sont pas claires. Cela tient aussi à la crise politique et à l'ampleur de la dette nationale. IPS affirme, entre autres, qu'en juin 2021, le président tunisien Kaïs Saïed a suspendu le parlement et s'est emparé de ses pouvoirs et qu'après quatre mois après de son arrivée au pouvoir, il est difficile de savoir comment les choses vont se passer à long terme, souligne la revue. Elle a basé son analyse sur trois axes principaux à savoir l'austérité comme remède à la crise des finances publiques, la criticité du cas de la dette tunisienne et le dénouement possible de la crise de la dette. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!