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Par Ridha Zahrouni : La réalité de notre système éducatif et les perspectives de sa refonte
Publié dans Tunisie Numérique le 17 - 10 - 2022

Alors que nous vivons un démarrage de la nouvelle année scolaire en dent de scie et plus qu'inquiétant et sur tous les plans, il est utile de rappeler et d'insister que partout dans le monde, le développement d'un pays dépend de l'efficience de son école et son essor est fortement corrélé à la qualité de ses systèmes d'éducation, d'instruction et de formation. Juste après son indépendance, la Tunisie a misé sur la connaissance et le savoir pour l'édification d'une société civile et moderne. Les résultats étaient à la hauteur des investissements consentis et des attentes sur tous les plans.
Il fut un temps où nos étudiants réussissaient aisément dans tous les systèmes d'enseignement supérieur des pays de l'Est comme des pays de l'Ouest. Les diplômes délivrés par certains de ces pays, y compris la Belgique devraient être homologués par le Ministère de l'Enseignement Supérieur. Les cours particuliers étaient rares et généralement administrés gratuitement. Seuls les élèves qui n'ont plus le droit de fréquenter l'école publique et qui ont les moyens faisaient recours aux lycées privés en toute discrétion. Mais depuis l'entrée en application des réformes décidées en 1991, notre modèle d'éducation a entamé une régression plus qu'inquiétante et sa qualité n'a cessé de se dégrader d'année en année. Un constat critique validé par toutes les expertises nationales et internationales ainsi qu'une lecture objective des statistiques et des indicateurs portant sur le secteur.
Plus de 75 % de nos élèves n'ont aucune chance de réussite au bout de leur cursus scolaire. Plus 100 mille de nos enfants quittent prématurément les bancs de l'école, analphabètes et pratiquement sans aucune compétence, et ce depuis plus de 20 ans. L'école publique a perdu sa "vertu" de gratuité, l'accès à l'enseignement, à l'éducation et à la réussite est devenu un domaine réservé aux aisés matériellement et aux nantis intellectuellement. Les acquis en connaissances de nos élèves accusent un retard intellectuel conséquent, et ce comparé à la moyenne des acquis des élèves du même âge de l'ODCE et de certains pays asiatiques. Les relations entre parents et enseignants ne cessent de se détériorer, les cas de violence et de délinquance dans le milieu scolaire ne cessent d'augmenter et le système avec toutes ses composantes est de plus en plus perturbé. Les élèves fuient les classes et les parents n'ont plus confiance dans l'école. La société a perdu foi dans l'école publique, les cours particuliers fleurissent, les écarts intellectuels et culturels entre famille ne cessent de s'accroitre. Nos élites choisissent la fuite à l'étranger, les désespérés tentent la mer ou la mort pour avoir une chance survie, et notre économie va de mal en pis.
Partant de ce constat, il devient nécessaire et urgent de procéder au sauvetage de notre système éducatif, avec un effort particulier devant être consenti pour l'école avec ses phases préscolaire, primaire, préparatoire et secondaire. Tout projet de refonte ou de réforme doit s'appuyer impérativement sur la révision des lois régissant actuellement le secteur et ce depuis 20 ans au moins auquel plusieurs autres dispositions et actions devraient être mises en œuvre dont certaines immédiatement, et d'autres à moyen et long termes.
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On peut citer dans ce cadre la généralisation progressive de l'enseignement préscolaire, le renforcement des capacités de nos apprenants à lire, écrire, calculer et respecter, la résolution du problème des langues dans notre système éducatif et d'enseignement, la révision des programmes et des méthodologies d'enseignement avec les systèmes d'évaluation, la révision du temps scolaire, de la façon de gouverner le secteur, la maîtrise de la gestion des ressources humaines, formation, emploi et évolution de carrière, l'amélioration de la qualité de vie dans nos établissements scolaires, l'association des parents d'élèves dans la gestion des projets des écoles, la révision de la carte des établissements scolaires, la valorisation du rôle du secteur privé pour qu'il devienne complémentaire au secteur public, non pas une solution de réchange ou un concurrent, etc.
L'objectif de ce projet est d'aboutir par le biais de toutes ces dispositions à garantir la qualité et la pérennité de l'efficience des politiques et des stratégies à mettre en œuvre et portant sur la refonte système d'éducation et d'enseignement avec toutes ses phases, du préscolaire au supérieur, ainsi que de notre modèle de formation professionnelle. Des politiques où l'école en général, et l'école publique en particulier, devrait réussir avec brio l'exécution de sa fonction d'éducation, en inculquant à nos enfants les valeurs universelles de la vie ainsi que les vraies notions des droits et des devoirs. Une école publique qui respecte les exigences de la gratuité et de justice sociale pour qu'elle devienne de nouveau l'ascenseur social qui donnerait à tous nos enfants les mêmes chances de réussite et les mêmes ambitions pour un avenir meilleur, peu importe leur sexe, leur niveau social et l'endroit ou le temps où ils vivent. Une école ouverte sur son environnement intérieur et extérieur, où il fait bon et beau de vivre et qui donne envie aussi bien à l'élève qu'à ses enseignants et ses parents de s'investir davantage pour réussir et exceller.
En parallèle, par le biais de sa fonction d'enseignement, avec toutes ses phases, du préscolaire à l'enseignement supérieur et par le biais des mécanismes de formation professionnelle, les établissements concernés se chargent de l'administration des connaissances, des méthodologies et des apprentissages nécessaires ouvrant la voie à l'instruction de nos enfants et à la formation de nos jeunes dans des spécialités qui tiennent comptent de leurs prédispositions, aptitudes et choix . C'est la seule solution qui devrait garantir l'accès des générations présentes et futures à leur indépendance et à leurs droits à la liberté et à la dignité. Les politiques et les stratégies à mettre en place doivent tenir compte également des besoins nationaux en métiers et spécialités dans tous les domaines pour permettre le développement de notre pays, son essor et son accès dans le monde des connaissances, des sciences, du savoir et des nouvelles technologies.
L'aboutissement de ce projet ne pourrait être réussi sans la réservation de tous les moyens nécessaires, qu'ils soient réglementaires, organisationnels, humains ou financiers. Il faudrait une réelle volonté politique pour aplanir les difficultés et les obstacles qui ont causé l'échec de toutes les tentatives de réforme de notre école. On cite dans ce cadre les mentalités sectaires qui ont toujours refusé l'association des parties et des spécialités concernées dans le traitement du dossier ou qui ont passé outre la loi ou qui ont objecté à sa révision quand une partie de ses dispositions est devenue obsolète. Il faut noter également la limitation des moyens financiers réservés au secteur de l'éducation dont plus de 90% du budget est réservé aux salaires des personnels de l'enseignement.
Ridha Zahrouni- Président de l'Association Tunisienne des Parents et des Elèves.

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