Les autorités relevant de l'agence nationale de protection du littoral ont opéré, la semaine écoulée, une véritable razzia sur les installations des plagistes dans la région de Bizerte et ailleurs, comme les plages prisées de Ghar El Melh et on en passe. Les installations ont été dégagées au grand dam de certains, mais à la grande joie des autres. Cette opération « coup de poing » n'a pas manqué de suscité un large débat sur les réseaux sociaux, mais aussi, sur certains sites d'infirmation. Un débat entre ceux qui prônent qu'on laisse les gens travailler, qu'on exploite les ressources du pays, que si les grandes stations balnéaires du monde avaient fait pareil, il n'y aurait plus de tourisme balnéaire... et, en face, ceux qui pensent que ces plagistes abusent, et qu'ils affichent des prix exorbitants, arrivant au point de priver des milliers de tunisiens de profiter des plages et de la mer. Ces derniers argumentent en assurant qu'à partir de Tunis et sur plus de 250 km au sud comme au nord, il n'y a plus un seul accès gratuit à la moindre plage, et qu'une journée à la plage, coûte, entre l'accès au parking, le parasol obligatoire, et les chaises, plus de cent dinars. Et ce, en dehors de toute consommation. Consommation qui est obligatoire chez certains de ces plagistes. Pour les défenseurs des plagistes, la question est tranchée : Ils ont payé le droit d'exploiter ces plages et ils peuvent disposer de leurs droits. Donc, et en résumé, il y a des plagistes qui se plaignent qu'on leur ait arraché les installations, comme il y a des citoyens qui se réjouissent de se réapproprier leurs plages. Et, surtout, il y a des autorités locales et régionales qui s'en mettent plein les poches, en « louant » les plages qui relèvent de leur juridiction, par petites parcelles. Et d'un autre côté, il semblerait que les plagistes qui se sont vu embarquer leurs installation, n'ont pas établi de dossier ni obtenu d'autorisation pour cet été, et que leurs autorisations datent de l'année dernière. Il serait plus sensé de faire dans la modération, et prendre en compte, les besoins des autorités locales, l'appétit de ceux qui s'improvisent plagistes quelques mois par an, histoire de se faire de l'argent... Il faudrait, aussi, prendre en compte les tunisiens friqués qui veulent avoir un accès direct sur la plage, trouver un parasol et des transats, trouver un restaurant sur place, et qui ne regardent pas les dépenses. Mais il ne faudrait pas oublier, dans tout ce manège, le pauvre citoyen qui ne peut plus se baigner et profiter des kilomètres de plages de son pays, faute de pouvoir payer ces droits d'accès, hors de sa portée. Les autorités locales devraient en louant les plages, en aménager quelques unes, et en laisser l'accès gratuit pour ceux qui désirent passer une journée à la plage, « à l'ancienne » en ramenant leur parasol, leurs sandwichs, leur eau gazeuse, leur pastèque... Et qui ne veulent pas se frotter à ces plages huppées où tout est hors de prix ! Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!