Ramadan tire à sa fin. La haute saison est à nos portes. L'Agence de protection et d'aménagement du littoral et sa tutelle sont à présent aux dernières touches de leur vaste programme d'action, mûrement réfléchi, pour que cet été soit exempt d'abus et d'accrochages entre les occupants temporaires des plages et les vacanciers. Ces derniers n'ont pu camper sur leurs propres fiefs, spoliés par les tenanciers expansionnistes des cafés et restaurants installés sur le front de mer. Parmi les grandes mesures prévues cette année, c'est l'extrême vigilance vis-à-vis des hors-la-loi qui sont omniprésents et qui gâchent quotidiennement la fête des estivants. L'Apal prévoit de renforcer ses effectifs de contrôle. Le comportement expansionniste de la part des restaurateurs et cafetiers détenteurs d'autorisations d'occupation temporaire de carrés au sein de l'espace public côtier a, depuis des années, mis les baigneurs hors de leurs gonds. Sur toutes les plages du pays, le public n'a cessé de revendiquer son droit spolié de camper avec ses parasols. Mais là où ils cherchent à s'installer, ils sont pourchassés par ces commerçants temporairement autorisés à exploiter une partie bien limitée, moyennant finances, du domaine public maritime. Ce qui, de guerre lasse et, en l'absence de défenseurs es qualités sur le terrain, les baigneurs se résignent souvent à plier leurs parasols, pour s'attabler chez ces commerçants expansionnistes et se mettre à l'abri d'un soleil de plomb. Chaque élément est servi à part au prix fort: le parasol, une chaise par «tête », la nourriture, etc. Alors que rien ne leur manque de tout cela dans leurs véhicules. C'est à prendre ou à laisser! Puisque, partout, c'est comme cela. Les spoliateurs ne laissent aucune chance aux baigneurs de compter sur leurs propres provisions et leurs propres glacières, exploiter le moindre pouce leur revenant de droit ! Rien ne sera plus comme avant ! Il semble que, pour cet été, l'Apal et sa tutelle soient déterminées à prendre le taureau par les cornes et mettre le holà dans une situation qui a trop duré et tant frustré les vacanciers tout le long du littoral. Selon M. Walid Refaï, directeur de la gestion du domaine public maritime et de la coordination générale à l'Apal, la gabegie et l'anarchie atteignent généralement leur top niveau à Ghar El Meleh, Rafraf, Nabeul, Hammamet, Sousse, Jerba et à un degré moindre Monastir. Il nous précise que l'Apal sera cet été plus vigilante que jamais pour contrecarrer les dérapages, les abus, surtout en matière de dépassement des limites autorisées à chaque commerçant. Des sanctions seront systématiquement prises contre les contrevenants, allant jusqu'au retrait immédiat de l'autorisation d'occupation provisoire, valable pour la période allant du mois de juin au mois de septembre de chaque année. Les effectifs de contrôle et de surveillance des plages, issus de l'Apal, étant reconnus faibles (160 éléments) par rapport à un littoral de 1.680 kilomètres, seront, cette année, renforcés par d'autres corps, à savoir ceux de la police municipale et de la garde nationale maritime. Par alternance... Autre nouvelle mesure prise en considération dans les plans de distribution et de répartition des autorisations d'occupation temporaire. Il s'agit de l'alternance entre les espaces exclusivement réservés au public et ceux attribués aux cafetiers et restaurateurs établis sur les diverses plages, à titre temporaire. Ce qui permettra aux vacanciers de s'installer là où ils veulent, sans se voir priver par la présence massive d'une série d'établissements commerciaux, difficilement contournables. Les tarifs des redevances relevés Il nous a été aussi précisé par notre interlocuteur que les redevances requises par l'Apal par parasol installé ont été, à partir de cet été, relevées. Elles sont fixées par paliers. La première vingtaine est à 50 dinars l'unité. Le second palier concerne l'effectif allant de 21 à 50 parasols. Dans ce cas, les droits à acquitter s'élèvent à 75 dinars par unité. Pour les effectifs dépassant 50 parasols, le prix à payer dans ce troisième palier est porté à 100 dinars l'unité. Par souci d'équité, il a été décidé de réduire ces tarifs de 25% pour les zones non communales et classifiées non touristiques. Pour la bonne raison que l'affluence et le taux d'occupation des parasols installés dans lesdites zones évidemment sont beaucoup moindres. Renflouer le Trésor public La question est de savoir à qui profitent ces recettes. A l'Apal ou à la commune ? «Ni à l'une ni à l'autre, nous répond-on. Toutes ces ressources seront plutôt destinée à contribuer à renflouer le trésor public». Il va sans dire que ces tarifs n'incluent pas les redevances municipales qui sont à consentir impérativement aux communes, pour leur permettre de couvrir les frais supplémentaires d'entretien, de levée d'ordures, de nettoyage, d'éclairage des plages, etc. Pour que tout soit clair Cela dit, pour que la parade soit parfaite et la fête des vacanciers totale, il faudrait, à notre sens, songer à délimiter, d'une manière claire et nette, les carrés à occuper par les parasols des titulaires d'autorisations d'occupation temporaire, il serait impérieux de les délimiter par des panneaux géants portant la mention «Réservé au public». Ceci tout en tenant les commerçants limitrophes pour responsables de toute faute de déplacement ou de destruction de repères qui mettraient tout ce beau monde dans le clair.