Le ciné club du Cinéma Afric'Art continue de résister en dépit de la fermeture actuellement de la salle. Provisoirement, les activités programmées par le ciné club se tiennent à la salle le Mondial (rue Ibn Khaldoun Tunis). Le cycle des activités a été entamé mercredi soir par une séance-débat animée par Tahar Chikhaoui autour du film du réalisateur tchadien Mahamat Salah Haroun ”Un homme qui crie”, en présence de plusieurs jeunes cinéphiles. Prix du jury au dernier festival de Cannes (2010), ce long-métrage (1h30mn, 2010) réunit dans les principaux rôles Youssef Djaoro, Diouc Koma et Emile Abossolo M'Bo. Il s'agit d'un film de guerre. Toujours relégué en arrière plan comme une lointaine détonation, le conflit entre armée et rebelles n'est quasiment jamais montré. Le cinéaste Mahamat Salah Haroun s'intéresse plutôt à nous montrer les conséquences des conflits sur des personnages qui ne peuvent en aucun cas y échapper. Adam, ancien champion de natation, est depuis plus de trente ans maître nageur dans un hôtel international sur le point d'être privatisé. Au moment où il préparait son fils pour la succession, il est désigné comme un simple gardien. Ne supportant pas sa nouvelle situation sociale, il décida d'offrir son fils, à l'armée comme contribution à “l'effort de guerre” lancé par le gouvernement du pays en proie à la guerre civile. “Un homme qui crie” relate le drame d'un homme à qui la guerre va lui confisquer son identité, sa dignité et son fils. Les projections programmées, chaque mercredi, par le ciné club visent à faire apprendre les jeunes à mieux voir les films, à développer l'esprit et le vocabulaire critique et à nourrir leur cinéphilie .