Sur le conflit sanglant entre Israël et le Hamas le président français Emmanuel Macron a toujours fait un pas un avant et un arrière, vers l'un ou l'autre des belligérants, au gré de son humeur et des drames humains qui se jouent. Dès le soir de l'attaque du 7 octobre 2023 Macron a pris fait et cause pour l'Etat hébreu, quoi qu'il fasse, et gare aux voix discordantes, surtout celles des musulmans de France. Le chef de l'Etat est même allé jusqu'à proposer une coalition internationale pour pulvériser le Hamas, c'est vous dire... Il a réalisé par la suite qu'il a accordé un permis de massacrer au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et a rétropédalé en organisant une conférence internationale sur la tragédie de Gaza. Après ça Paris a condamné énergiquement les meurtres de masse commis par Tsahal. Le gouvernement français est allé plus loin en interdisant à Israël d'exposer ses armes dans le plus grand salon européen, un combat judiciaire que Paris a perdu in fine. Ce samedi 5 octobre Macron milite pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël. Le président a spécifié en parlant des armes que l'armée de Netanyahu utilise pour tuer les civils gazaouis (41 000 morts d'après les communiqués du ministère de la Santé du Hamas), sauf qu'il est impossible de faire le distinguo entre les armes qui massacrent dans l'enclave palestinienne et les autres. Toutes les armes israéliennes ôtent des vies... «Je pense qu'aujourd'hui, la priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza», a déclaré Macron sur France Inter, dans le cadre d'une émission sur la francophonie. «La France n'en livre pas», a-t-il ajouté. Il l'a dit en sachant que le soutien matériel français à Tel-Aviv fait l'objet d'un débat passionné à gauche de l'échiquier. D'après les investigations des sites Disclose et Marsactu, la France a convoyé des composants de munitions dont se sert l'armée israélienne à Gaza. Le ministère des Armées, acculé, est monté plusieurs fois au front pour nier en arguant que l'aide française ne comprend que des pièces utilisées pour la défense d'Israël. Des arguments qui évidemment n'ont pas convaincu les élus de la France insoumise (LFI) et leur leader Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier, soutien de la première heure des Palestiniens – et il le paye cher -, boit du petit lait en ce moment. Macron est finalement venu à lui, sur ses positions jugées radicales par une partie de la classe politique et des citoyens mais que Mélenchon a le mérite de défendre contre vents et marées. D'ailleurs il a dévissé dans le dernier baromètre politique, ce qui ne l'a pas empêché ce samedi d'appeler les étudiants à mettre «des drapeaux palestiniens partout où c'est possible»… Et dans la même journée Macron le rejoint sur les livraisons d'armes à Israël. Incontestablement c'est une grande victoire pour LFI, qui a eu raison avant tout le monde et cette victoire comptera beaucoup, en France et ailleurs dans le monde, surtout dans le monde arabe et en Afrique où la Palestine a de solides alliés.
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