Face à la baisse alarmante du taux de natalité, la Corée du Nord adopte une mesure extrême pour décourager les divorces. Le régime de Kim Jong-un a instauré l'envoi systématique des couples divorcés en camp de travail pour une rééducation pouvant durer jusqu'à six mois. Une réponse à la chute des naissances Comme plusieurs pays d'Asie de l'Est, la Corée du Nord est confrontée à une crise démographique marquée par un effondrement du taux de natalité. Bien que les données officielles soient rares, les services de renseignement sud-coréens estiment que le taux de fécondité nord-coréen est désormais inférieur à 1,8 enfant par femme, un chiffre qui alarme Pyongyang. Kim Jong-un a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face à cette situation, qu'il perçoit comme une menace pour la puissance nationale. Dans ce contexte, le divorce est désormais considéré non seulement comme un acte anti-socialiste, mais aussi comme un frein à la croissance démographique. Des couples arrêtés après leur divorce Jusqu'à récemment, le divorce en Corée du Nord nécessitait l'aval d'un tribunal, qui refusait souvent de valider la séparation au nom des valeurs socialistes. Désormais, les autorités vont plus loin : les couples qui parviennent à divorcer malgré les restrictions sont arrêtés à la sortie du tribunal et envoyés directement dans des camps de travail. Cette mesure, révélée fin décembre par Radio Free Asia et Daily NK, concerne déjà plusieurs couples de la province de Ryanggang. Contrairement aux pratiques précédentes, où seul le demandeur du divorce était sanctionné, les deux conjoints sont désormais soumis à la rééducation. Une "rééducation" pour contrer les crises familiales Les séjours en camp de travail varient entre un et six mois. Ils visent, selon le régime, à rééduquer les individus et à leur inculquer les valeurs socialistes nécessaires à la stabilité familiale. Le divorce, autrefois perçu comme un acte individuel, est désormais considéré comme une menace collective contre la nation. Auparavant, même dans des cas de violences conjugales ou de mauvais traitements, la responsabilité de la séparation était imputée au demandeur du divorce, souvent condamné sans tenir compte des circonstances. Cette nouvelle mesure illustre un durcissement de la répression dans un pays où les droits individuels restent inexistants. Une méthode controversée Cette réponse radicale souligne l'obsession du régime nord-coréen pour le contrôle social. Mais elle soulève aussi de nombreuses questions sur son efficacité réelle à résoudre la crise démographique. Les mesures coercitives, loin de créer un environnement favorable à la natalité, pourraient accentuer la souffrance des citoyens et alimenter un ressentiment latent envers le régime. Malgré ces pratiques, les médias officiels nord-coréens continuent de glorifier les politiques du gouvernement, masquant une réalité marquée par des violations massives des droits humains. Une crise démographique aux répercussions mondiales Avec cette nouvelle escalade répressive, la Corée du Nord démontre une fois de plus l'ampleur de son contrôle sur la vie privée de ses citoyens. Cette situation rappelle que, dans ce pays isolé, même des événements aussi personnels qu'un divorce peuvent devenir des outils au service des objectifs politiques du régime. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!