Air Algérie impose désormais la présentation d'un laissez-passer consulaire pour l'embarquement des ressortissants algériens expulsés de France, même en présence d'un document d'identité valide. Cette nouvelle mesure a été appliquée après le renvoi d'un Algérien de 30 ans, condamné pour vol et port d'arme blanche, qui a été reconduit en France après son expulsion initiale. Un cas emblématique de refus d'admission Le ressortissant en question avait été condamné en mai dernier par le tribunal de Thonon-les-Bains à six mois de prison et était sous le coup d'une interdiction du territoire français. Escorté par la police jusqu'à un vol à destination d'Oran, il a été refoulé par les autorités algériennes au motif qu'il ne disposait pas d'un laissez-passer consulaire. Revenu en France, l'homme a été jugé pour rébellion lors d'une tentative d'expulsion et condamné à une nouvelle peine de six mois de prison ferme, accompagnée d'une interdiction de territoire de trois ans. Retailleau hausse encore le ton contre l'Algérie Face à cet incident, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a réagi vivement. Il accuse l'Algérie de "ne pas respecter le droit" et menace d'imposer des sanctions à Air Algérie si la compagnie continue à refuser l'embarquement des ressortissants expulsés sans laissez-passer consulaire. Interrogé sur TF1 le 18 février 2025, Retailleau a déclaré : "Si l'Algérien n'avait pas de carte d'identité ou de passeport bionumérique, je comprends qu'il faille un laissez-passer consulaire. Mais là, le document est reconnu." Il a ajouté avoir demandé à ses services d'évaluer les sanctions possibles contre la compagnie aérienne. Dans une note interne, le ministre a également demandé aux responsables des aéroports français d'exiger des chefs d'escale d'Air Algérie une preuve de refus d'embarquement. En cas de refus de présentation de ce document, l'identité des responsables devra être relevée systématiquement. Une escalade des tensions entre Paris et Alger ? Cette nouvelle crise diplomatique s'ajoute à une relation déjà tendue entre la France et l'Algérie sur les questions migratoires et consulaires. La décision de Bruno Retailleau de "montrer les muscles", selon ses propres termes, pourrait entraîner de nouvelles mesures de rétorsion entre les deux pays. Alors que le gouvernement français insiste sur l'application stricte des OQTF, l'Algérie, en durcissant ses conditions de retour de ses ressortissants, semble vouloir imposer ses propres règles. Reste à voir comment cette crise sera gérée dans les prochaines semaines.
Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!