Les poursuites pénales contre le propriétaire d'une chaîne de télévision tunisienne ayant projeté le film Persépolis sont un affront à la liberté d'expression, a déclaré Amnesty International avant l'ouverture du procès, prévue ce lundi 23 janvier 2012. Les poursuites pénales contre le propriétaire d'une chaîne de télévision tunisienne ayant projeté le film Persépolis sont un affront à la liberté d'expression, a déclaré Amnesty International avant l'ouverture du procès, prévue ce lundi. Nabil Karoui, propriétaire de Nessma TV, doit être jugé le 23 janvier à Tunis pour « violation des valeurs sacrées » et « troubles à l'ordre public ». Ces chefs font référence à la diffusion par la chaîne du film d'animation français Persépolis, auquel on reproche d'être blasphématoire car il comporte une scène montrant une représentation de Dieu. Nabil Karoui risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement «Il est très inquiétant de voir Nabil Karoui poursuivi pour la seule raison qu'il a diffusé un film montrant des scènes imaginées de Dieu, a déclaré Philip Luther, directeur par intérim du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International. «Les autorités tunisiennes doivent respecter le droit de Nabil Karoui à la liberté d'expression et retirer ces charges immédiatement». La diffusion en octobre par Nessma TV de Persepolis, un film primé sur la révolution iranienne de 1979 racontée du point de vue d'une petite fille, a provoqué des réactions de colère. La maison de Nabil Karoui a été incendiée le 14 octobre à la suite d'une manifestation devant les bureaux de Nessma TV, dans le centre de Tunis. Des militants salafistes sont soupçonnés d'avoir mené l'attaque.