Treize organisations et associations de défense des droits humains ont dénoncé l'interdiction, jeudi, d'une manifestation culturelle et juridique. L'événement, sous la forme d'un procès fictif, visait à sensibiliser aux principes et conditions d'un procès équitable, conformément à la Constitution tunisienne et aux normes internationales. Dans un communiqué publié jeudi soir sur la page officielle de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), ces organisations ont fermement dénoncé ce qu'elles décrivent comme « une répression brutale » ayant visé « une manifestation culturelle pacifique organisée dans un espace privé ». Elles ont estimé que cette interdiction constituait « une violation manifeste des libertés d'expression, d'association et de réunion », pourtant garanties par la Constitution et les traités internationaux. Le communiqué souligne que « les participants — juristes, citoyens, journalistes, représentants d'associations et d'organisations — ont été surpris par l'intervention des forces de l'ordre, qui ont arbitrairement empêché le déroulement de cet événement ». La manifestation visait à mettre en lumière les fondements du procès équitable ainsi que les engagements internationaux de la Tunisie, au moment même où se tenait, à distance, une audience concernant plusieurs détenus politiques poursuivis dans l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'Etat ». Les signataires ont dénoncé une interdiction prononcée verbalement, sans base légale ni décision judiciaire, et dans un espace culturel privé. Ils y voient « un précédent dangereux » et « un signe inquiétant de l'escalade répressive » qui, selon eux, n'épargne plus même les initiatives symboliques visant à promouvoir le droit et à encourager le débat public sur la justice et les droits fondamentaux. Les organisations ont réaffirmé « leur engagement à poursuivre la lutte pour l'indépendance du pouvoir judiciaire, l'organisation de procès équitables pour tous les détenus politiques, militants de la société civile, syndicalistes, journalistes et autres », ainsi que pour la défense de la liberté d'expression, qualifiée de « droit fondamental et inaliénable ». Le communiqué est signé par treize organisations, parmi lesquelles figurent la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, Kalem, Aswat Nissa, Amnesty International, Beity, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, Avocats sans frontières, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme, le Front pour l'égalité et les droits des femmes, l'Association tunisienne des femmes démocrates, Intersection pour les droits et les libertés, ainsi que le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous! * * * *