L'association Aswaat Nissa a réagi, mercredi 23 juillet 2025, à la proposition de loi organique portant sur le soutien aux mères et la facilitation de la vie familiale. Le communiqué d'Aswat Nissa a expliqué que le texte parlementaire proposait notamment d'accorder des congés exceptionnels aux femmes actives, d'introduire une flexibilité dans les horaires pour les mères, d'assurer des examens de santé gratuits et de créer des crèches au sein des institutions. Une série de mesures que l'association a qualifiées de séduisantes en apparence, mais problématiques sur le fond. Aswaat Nissa a estimé que le projet, en dépit de ses intentions affichées, a renforcé une vision stéréotypée du rôle des femmes dans la société. Selon l'association, cette approche a contribué à confiner les femmes dans les responsabilités de soins et de tâches familiales, en excluant à la fois l'implication des hommes et le rôle de l'Etat dans la prise en charge collective. Au lieu de proposer des solutions structurelles et inclusives, la proposition de loi a été perçue comme une reproduction des inégalités et des rôles traditionnels, tout en marginalisant les efforts pour un véritable partage des responsabilités. Dans le même esprit, l'organisation a averti également que ce projet pourrait, paradoxalement, nuire à l'emploi féminin. Elle a expliqué que les grandes entreprises, principalement motivées par des logiques de rentabilité, risquaient de considérer ces dispositions comme un fardeau administratif et humain. Cette perception pourrait les inciter à éviter d'embaucher des femmes, compromettant ainsi davantage l'accès à l'emploi et la stabilité économique des travailleuses. Enfin, Aswaat Nissa a souligné que l'égalité ne saurait être atteinte par des privilèges ciblés, mais par des politiques publiques globales. Elle a appelé à l'adoption de lois qui reconnaissent la responsabilité de l'Etat en matière de soins, favorisent l'implication des hommes dans les rôles familiaux et garantissent un accès équitable aux droits et services, conformément à l'article 46 de la constitution tunisienne. Il convient de rappeler que la députée Zina Jiballah a annoncé, lundi 21 juillet 2025, le dépôt d'une proposition de loi visant à instaurer un droit de départ à la retraite anticipée dès 50 ans, de manière facultative, pour les femmes du secteur privé ayant accompli au moins 20 années de service. Soutenue par 26 autres élus, cette initiative supprime la condition actuelle d'avoir au moins trois enfants et allège les critères d'accès à la retraite anticipée, jusque-là fixée à 25 années de travail. Selon l'élue, ce projet répond aux difficultés spécifiques rencontrées par les travailleuses dans le secteur privé — longues heures, bas salaires, charge domestique et vise à améliorer leur qualité de vie tout en contribuant à la stabilité familiale.