Cardinaux ou pas (fonction la plus élevée dans l'Eglise catholique, après le Pape), ce sont des hommes comme les autres, avec leurs faiblesses, turpitudes, péchés plus ou moins mignons… Cette sombre histoire de fraude dans le dernier cercle du Vatican nous le rappelle, alors que ces Messieurs entreront en conclave à partir du 7 mai prochain pour élire le nouveau souverain pontife. Le cardinal italien Angelo Becciu ne prendra pas part à la course, il ne votera pas non plus, il a finalement déclaré forfait… Le prélat était dans l'oeil du cyclone à cause de son entêtement à participer à l'élection du Pape, en dépit de sa condamnation fin 2023 au Vatican, dans une méga affaire de fraude. L'agence Associated Press, qui n'a pas loupé une miette du «procès du siècle au Vatican», rappelle que le responsable religieux avait clamé suite à ses déboires judiciaires qu'il ne participerait à aucun conclave dans le futur. Il faut croire que le faste qui a entouré les obsèques du Pape François lui a rouvert l'appétit Le cardinal Becciu s'est mis à défendre son bon droit à s'installer dans la chapelle Sixtine pour voter, puisqu'il a gardé son statut de cardinal. Il s'est dit «déterminé à clamer à nouveau devant le Collège des cardinaux sa totale innocence, mais surtout son droit d'élire le pape», lisait-on dans le journal "Il Fatto Quotidiano" le 23 avril. Ce qui a eu pour effet d'«échauder les esprits» au Vatican… Le cardinal Pietro Parolin, parmi les favoris pour remplacer François, est parmi les farouches opposants à la présence de Becciu dans le conclave, rapporte "Courrier International". Sous la pression l'ex-proche conseiller de François a plié. «Ayant à cœur le bien de l'Eglise (…), j'ai décidé d'obéir, comme je l'ai toujours fait, à la volonté du pape François de ne pas entrer au conclave, tout en restant convaincu de mon innocence», a-t-il mentionné dans un communiqué publié ce mardi 29 avril. D'après le journal italien "Domani", Angelo Becciu a récemment réceptionné deux lettres signées par François avant son décès l'invitant à ne pas participer au conclave. Il faut croire que le cardinal a fini par se ranger à la directive du Pape défunt. En 2023, ce cardinal âgé actuellement de 76 ans avait écopé en première instance de 5 ans et demi de prison après un procès de 2 ans sur des transactions financières suspectes du Saint-Siège. Son procès en appel aura lieu en septembre prochain, donc le prélat est loin d'en avoir terminé avec la justice… Sa chute est spectaculaire. Il fut le numéro 2 de la Secrétairerie d'Etat, une pièce maitresse dans le gouvernement central du Saint-Siège et un puissant chef de cabinet au Vatican sous le règne de Benoit XVI. Il était idéalement placé pour remplacer François, le scandale financier déballé en 2020 l'a complètement atomisé. Le souverain pontife défunt l'avait obligé à lâcher son poste de chef du bureau de la sainteté du Vatican et lui avait ôté ses droits de cardinal. Toutefois il avait conservé son titre et les médias italiens avaient souligné sa participation aux rencontres quotidiennes de la totalité des cardinaux pour concocter le prochain conclave. Alors qu'officiellement il est étiqueté «non-électeur». Le bruit est alors monté derrière les murs feutrés du Vatican, il a fini par emporter le cardinal Becciu. Il faut imaginer l'opprobre pour la plus haute institution catholique du monde s'il avait pris part à l'élection du Pape, écrivait "La Repubblica". Ce vote aurait pu «compromettre la validité même de l'élection (…). La question n'est pas mineure, car la participation ou l'absence de participation du cardinal Becciu pourrait invalider l'élection», corroborait le magazine québécois "L'Actualité"… Donc la Cité-Etat s'est évité in extremis un scandale planétaire, au suivant.
Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!