PARIS, (TAP) - La France a de nouveau démenti vendredi l'existence d'un accord passé avec le Conseil national de transition (CNT) libyen, promettant une part du pétrole libyen aux compagnies françaises, comme l'affirmait la veille un article du quotidien français Libération. "Je redis très formellement qu'il s'agit d'informations non vérifiées et d'allégations sans fondement", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, interrogé sur cet article de presse qui avait été publié jeudi, à quelques heures d'un sommet consacré à la reconstruction de la Libye démocratique à Paris. Le quotidien Libération a reproduit une lettre datée du 3 avril, à entête du "Front populaire pour la libération de la Libye" et adressée à l'émir du Qatar, dans laquelle était évoqué, selon le journal, un "accord attribuant 35pc du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent à notre Conseil". A Paris, l'envoyé spécial du CNT a aussi démenti jeudi l'existence d'un tel accord de partage avec la France, ajoutant n'avoir "jamais entendu parler de ce front". "Tous les documents, tous les traités valables sont signés CNT", a précisé Mansour Sayf al-Nasr. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, avait dit de son côté "ne pas avoir connaissance d'une telle lettre", tout comme un plus tard dans la journée, le PDG de Total, Christophe de Margerie. "Les 35pc, je ne suis pas au courant", a déclaré Christophe de Margerie, précisant que le groupe français était présent "en Libye avant la révolution" contre le régime du colonel Kadhafi. Principale réserve de pétrole d'Afrique et quatrième producteur du continent, la Libye exportait avant la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi 80pc de son or noir vers l'Europe, en particulier en Italie et en France. En 2010, le pays a produit 1,55 mbj, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).