TUNIS (TAP) - Tous les regards seront tournés samedi vers le stade de Radès à l'occasion de la finale retour de la Ligue des Champions d'Afrique de football qui verra l'Espérance de Tunis recevoir le Wydad de Casablanca, avec l'intention de décrocher le sacre africain tant convoité, après une première manche sans vainqueur, jouée la semaine dernière à Casablanca. Finaliste malheureux à trois reprises en 1999, 2000 et 2010, l'Espérance, qui a remporté le titre de l'ancienne formule de la compétition (coupe des clubs champions en 1994), aura à coeur de ne pas laisser passer une occasion en or de remporter finalement un trophée qui lui a joué tant de mauvais tours et renouer avec le leadership africain, effaçant par la même occasion le sévère échec essuyé l'année dernière face au TP Mazembe (0-5, 1-1). La quatrième finale sera-t-elle la bonne ? La réponse à la question ne semble pas faire l'ombre d'un doute pour les milliers de fans du doyen des clubs tunisiens qui s'apprêtent à transformer samedi soir en chaudron le stade de Radès, d'une capacité de 60 mille spectateurs, lors de cette seconde manche décisive qui se jouera à guichets fermés, avec l'ambition bien légitime d'effacer les mauvais souvenirs des précédentes finales perdues, notamment la première finale qui a opposé les "sang et or" précisément face à un autre adversaire marocain, le Raja Casablanca, vainqueur aux tirs au but après deux matches soldés par un résultat nul (0-0, 0-0). La victoire est en effet impérative pour les "Sang et Or" qui entendent conclure en beauté un parcours exemplaire qui les a vu écarter de leur chemin tous les concurrents potentiels pour le sacre final, et assurer du même coup leur qualification pour la coupe du monde, prévue en décembre prochain au Japon, sans oublier la très belle cagnotte de 1,5 millions de dollars promise au vainqueur. Même si elle aura en face un sérieux prétendant marocain qui, lui aussi, est à la recherche de son deuxième sacre continental après celui de 1992, et dont les trois confrontations directes durant cette campagne n'ont pas donné de vainqueur (2-2 à Casa, 0-0 à Tunis et 0-0 à Casa), la formation tunisienne doit cette fois trancher. La balle est dans son camp, l'avantage du terrain et du public aidant. Les protégés de Nabil Maaloul, dont le match constitue un très grand challenge dans sa carrière d'entraîneur, de surcroît à la tête de l'Espérance, ont certes été supérieurs au match aller à tous les niveaux, mais devront se méfier d'un adversaire qui n'a certainement pas dit son dernier mot et qui pourrait leur réserver bien de surprises. Maaloul en est bien conscient, lui qui a martelé à l'issue de la finale aller que "rien n'est encore joué, et le plus dur reste à faire". Le technicien "Sang et Or" mesure en effet à sa juste valeur la tâche qui attend ses protégés appelés à sortir le grand jeu samedi et à se munir de toutes leurs armes offensives et défensives. L'historique des confrontations entre les deux clubs plaide en faveur de l'Espérance sur un total de cinq rencontres à l'échelle continentale ayant opposé les deux équipes. Les "Sang et Or" ont éliminé le Wydad en demi-finale de la coupe des coupes en 1998 (4-1 à l'aller et 0-2 au retour) et ont tenu en échec les wydadi en Ligue des Champions de l'actuelle édition (2-2 à l'aller et 0-0 au retour). A l'échelle arabe, l'Espérance a eu également le dernier mot face au club marocain en s'imposant en finale aller de la Ligue des Champions arabes (1-0 à l'aller et 1-1 au retour). En stage depuis son retour de Casablanca, l'effectif espérantiste s'est mis à affûter ses armes en vue de trouver les solutions nécessaires et préparer le schéma tactique idéal qui mènera directement aux buts, sans pour autant concéder des espaces à l'adversaire. L'offensive est donc la plus privilégiée des options, que Darragi et Msakni, avec leur adresse habituelle, et N'djeng à la pointe, tenteront de bien conduire afin de transpercer la défense marocaine. L'apport de Mejdi Traoui, Khaled Korbi, Khaled Mouelhi et Oussama Boughanmi, sera également décisif. La défense espérantiste, l'une des meilleures du continent, doit faire ses preuves aussi et s'acquitter de sa tâche convenablement comptant dans cela sur le retour en forme de Khalil Chammem qui épaulera Harisson Afful, Walid Hicheri et Idrissa Coulibaly, pour constituer un mur devant les bois de Ben Cherifya, une autre carte maîtresse dans le dispositif bien huilé du champion de Tunisie. Au bonheur des "Sang et Or", mais au grand dam des Marocains, le Wydad ne se présentera pas au grand complet après le forfait du grand gardien de but et capitaine d'équipe, Nadir Lemyaghri, blessé, tout comme le défenseur Ayoub El Khaliqui, opéré, alors que la participation de l'attaquant congolais Fabrice Ondoma semble incertaine. Celui-ci aurait été appelé à jouer avec la sélection nationale de son pays face au Sao Tomé, vendredi, soit une journée avant la finale de la ligue des champions. Face à des Marocains qui viendront à Tunis malgré tout avec l'intention de "briser le mythe de Radès" comme le souhaite le milieu de terrain du WAC, Mohamed Berrabeh, les Tunisiens doivent faire preuve de vigilance et de rigueur tactique. Dans l'espoir de ne plus décevoir des milliers de supporters qui viendront les soutenir et les voir brandir finalement le plus prestigieux des trophées. La finale retour à laquelle assistera le Seychellois Suketu Patel, premier vice-président de la CAF, en l'absence de Issa Hayatou, sera dirigée par l'arbitre ivoirien Doue Noumandiez qui donnera le coup d'envoi du match à 18h00.