Tweet Share KELIBIA (TAP) - «Quelles garanties constitutionnelles à la neutralité de l'administration?» est le thème de la rencontre-débat organisée samedi, à la maison de culture de Kélibia, par l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (ATIDE). Les intervenants ont souligné, devant une audience composée d'élus à l'Assemblée Nationale Constituante, de citoyens et de représentants de diverses associations, l'importance d'inscrire la neutralité de l'administration dans la nouvelle Constitution et de lui réserver un chapitre qui en fixe les principes, les champs et les moyens de contrôle. «Inscrire la neutralité de l'administration dans la Constitution et promulguer des lois dans ce sens ne suffira pas», ont-ils prévenu, «tant que les cadres ne sont pas convaincus par ce principe». Ahmed Souab, magistrat au tribunal administratif, a souligné que «la neutralité de l'administration est, de prime abord, une problématique légale mais constitue, au fonds, une question essentiellement politique». «Garantir la neutralité de l'administration, c'est garantir le jeu démocratique et politique, la continuité de l'Etat et du service public et le succès de la transition», a-t-il affirmé. Najla Bouriel, élue PDP, a appelé à accélérer le jugement des «symboles de la corruption administrative» pour permettre un climat administratif sain. Elle a insisté sur l'impératif de changer les méthodes de travail, notamment au niveau de postes de responsabilité et des nominations, qui doivent être soumis à des critères clairs et transparents basés sur la compétence. Elle a également appelé à offrir des garanties à l'agent public pour lui permettre de dénoncer les pratiques douteuses ainsi qu'à élaborer un code de déontologie du service public. Les récentes nominations «sont fondées sur le clientélisme et servent des intérêts partisans étroits», a-t-elle fait noter, dénonçant que «plusieurs fonctionnaires se disputent les postes par pure complaisance ou pour masquer les vérités». Imed Hammami, élu Ennahdha, a estimé qu'il faut prévoir la neutralité de l'administration dans chaque chapitre de la Constitution pour garantir son application. «La véritable garantie à la neutralité de l'administration, c'est le succès de la révolution et de la transition démocratique, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et des médias responsables», a-t-il dit. Il faut, en outre, a-t-il indiqué, apporter les garanties de la démocratie locale et décentralisée, ou «gouvernance territoriale», fondée sur la participation du peuple à l'élection, au choix et à la décision. Noomane Fehri, élu Afek Tounes, a pour sa part estimé que «parler de neutralité de l'administration exige de définir d'abord l'administration que nous voulons», appelant à la mise en place de mécanismes garantissant la transparence «ou à la création d'une structure constitutionnelle pour la transparence et la gouvernance». La vigilance est la principale garantie à la neutralité de l'administration, a-t-il affirmé, mettant l'accent sur l'importance de prévoir les mécanismes de contrôle nécessaires et d'améliorer la situation financière des fonctionnaires pour les préserver des dérapages. Tweet Share Précédent Suivant