PEKIN, 17 mars 2010 (TAP) - La Banque mondiale a recommandé mercredi à la Chine de laisser sa monnaie s'apprécier pour contenir les pressions inflationnistes, tout en prédisant une croissance plus forte que prévu cette année dans la troisième économie de la planète, de 9,5pc sur un an. "Renforcer le taux de change peut aider à réduire les pressions inflationnistes et à rééquilibrer l'économie", a affirmé la Banque mondiale dans son rapport trimestriel sur l'économie chinoise. Un taux de change fort "fait partie de l'arsenal" des moyens pour contrer l'inflation et les flux de capitaux entrants, a souligné l'économiste de la BM Ardo Hansson en présentant le rapport à la presse. Forte de la reprise de ses exportations et d'une croissance de 8,7pc en 2009 malgré la crise internationale, la Chine fait face à des pressions accrues de ses partenaires commerciaux, notamment des Etats-Unis et de l'Union européenne, pour laisser le yuan reprendre son mouvement à la hausse des années 2005-2008. Depuis l'été 2008, la monnaie chinoise est restée chevillée au dollar, ce qui a déclenché ces dernières semaines la colère des parlementaires américains. Mardi, des sénateurs américains ont désigné la Chine comme un pays manipulant sa monnaie pour aider ses exportations, estimant que cela avait "contribué à la récession mondiale et maintenant entravee la reprise". Mais la Banque mondiale met l'accent sur les avantages au plan intérieur d'une appréciation du "renminbi" ( monnaie du peuple). "Les attentes d'inflation peuvent être contenues par davantage de contrôle monétaire et un taux de change plus fort, tandis que la politique monétaire a aussi un rôle clef pour contenir les risques de bulles de prix d'actifs", dit le document. L'institution souligne que l'inflation elle-même devrait rester modeste, mais que les responsables chinois auront à gérer les attentes d'inflation, devront garder sous contrôle les prix immobiliers ainsi que la dette des gouvernements locaux. La relance des exportations et des investissements immobiliers robustes devraient être les piliers de la croissance cette année, qui atteindra 9,5pc en glissement annuel, selon les prévisions de la BM qui en janvier tablait sur 9,0pc.