Tweet Share PARIS (TAP) - L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a demandé mercredi au régime syrien que les "dizaines de milliers de personnes" et les nombreux blessés "pris au piège des combats et des bombardements" quotidiens dans la ville de Deir Ezzor puissent être évacués en lieu sûr. Située près de la frontière avec l'Irak, la grande ville de l'est de la Syrie, qui comptait plus d'un demi-million d'habitants avant le conflit, a été ravagée par les combats. Sa région renferme les plus importantes réserves en hydrocarbures du pays. Dans un communiqué, MSF "demande que les blessés et malades puissent être évacués vers des lieux plus sûrs et que des équipes médicales internationales soient officiellement autorisées" par le régime "à porter des secours impartiaux", "dans le respect du droit humanitaire". Le régime de Bachar al-Assad n'a pour l'instant jamais autorisé des ONG à fournir des soins dans des zones tenues par les rebelles. MSF a néanmoins installé trois hôpitaux dans le nord et le nord-ouest de la Syrie. Deir Ezzor "n'a plus qu'un hôpital de fortune où travaillent seulement quatre médecins (...) épuisés après six mois de combats intensifs", raconte Patrick Wieland, coordinateur de MSF, qui s'est rendu sur place, cité dans le communiqué. Dans cet hôpital, "l'approvisionnement est quasi impossible et les évacuations de patients par civière s'avèrent particulièrement risquées en raison des bombardements aériens et des snipers", précise MSF. L'ONG évoque une situation dramatique dans cette région difficile d'accès pour les médias internationaux: "Aujourd'hui, plusieurs dizaines de milliers de personnes, d'après les témoignages collectés par l'équipe (de MSF), seraient présentes dans cette ville pilonnée et bombardée quotidiennement". Dans toute la Syrie, la mortalité est élevée dans les hôpitaux des zones rebelles, visés par les forces du régime et manquant de tout. Le régime syrien est confronté depuis mars 2011 à une contestation qui s'est militarisée au fil de la répression menée par les forces gouvernementales. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, plus de 41.000 personnes ont péri dans le conflit. Tweet Share Précédent Suivant