* Réaliser un taux annuel de croissance de 5,5 pc et porter le revenu par tête d'habitant à 8 363 dinars à l'horizon 2014 * Porter la part des investissements au PIB à 26 pc en 2014 * Créer 415 mille emplois et diminuer le taux des diplômés du supérieur sans emplois de 21,7 pc à 13,6 pc. * L'apport du secteur des exportations au taux de croissance :39,5 pc contre 13,8 pc (2007/2009) TUNIS, 20 mai 2010 (TAP) - Le Conseil des ministres, tenu, mercredi, sous la présidence du chef de l'Etat, a examiné le projet de loi adoptant le schéma de développement pour le prochain quinquennat 2010-2014. Ce schéma vient consacrer le programme présidentiel pour la prochaine étape et prévoit, dans ce cadre, l'approfondissement des réformes structurelles et l'amélioration de la productivité et de la compétitivité de l'économie nationale. L'objectif principal recherché par le futur plan de développement est de garantir davantage de prospérité et de progrès socio-économique, et partant, de permettre à la Tunisie de rattraper le peloton des pays avancés. Il s'agit, concrètement, de réaliser un taux annuel de croissance de 5,5 pc, de porter le revenu par tête d'habitant à 8 363 dinars à l'horizon 2014, de satisfaire toutes les demandes additionnelles d'emploi. Néanmoins, la priorité sera accordée aux diplômés du supérieur sans emploi. En matière d'investissement, le plan prévoit d'en accélérer le rythme, de porter sa part au PIB à 26 pc en 2014 et de poursuivre la réduction du taux d'endettement extérieur. Autres objectifs ciblés par le plan : la reprise du rythme habituel de l'activité économique après la régression engendrée par la crise financière et économique mondiale (2008-2009), et ce, à travers la promotion de la contribution des exportations à la croissance et l'amélioration de la productivité de tous les secteurs. La nouvelle approche de croissance adoptée dans ce cadre accorde un intérêt particulier aux créneaux à forte composante de savoir, aux forts contenus technologiques, à l'économie de l'énergie et à la préservation de l'environnement. Il est également question d'améliorer la compétitivité de l'entreprise et d'en développer le potentiel de créativité et d'innovation. L'accent sera mis, en outre, sur la réduction du taux de chômage qui sera ramené à 11,6 pc en 2014 contre 13,3 en 2009, à travers la création de 415 mille emplois. Le taux des diplômés du supérieur sans emplois diminuera, quant à lui, au cours de la même période de 21,7 pc à 13,6 pc. Sur le plan social, le schéma prévoit d'améliorer les indicateurs de développement humain (IDH) et de les hisser au niveau de ceux des pays avancés. Selon les projections du plan quinquennal, l'IDH sera porté, en 2014, à 0,810. Afin de réaliser cet objectif, des efforts seront déployés pour améliorer le rendement du système de l'éducation, de la formation et de l'enseignement supérieur, mettre en place un système de santé moderne, outre la promotion des conditions de la femme et de sa contribution aux différents aspects de la vie, le renforcement des capacités et aptitudes des jeunes, tout en veillant à les protéger des dangers de toutes formes de déviation. Un intérêt particulier sera ainsi accordé au sport et à la culture. Il s'agit également d'encadrer au mieux les catégories défavorisées et à faible revenu, de consolider leur intégration dans le circuit de production et l'oeuvre de développement, sachant que le recours aux transferts sociaux se poursuivra et que le 1/5ème du PIB leur sera consacré. La réalisation de la sécurité alimentaire à travers la mise en oeuvre des stratégies sectorielles est également à l'ordre du jour. Les objectifs visés sont, à ce titre, l'amélioration de la production et de la productivité, la promotion des principales activités, à l'instar des grandes cultures, de l'agriculture biologique et des cultures sous serres et géothermiques. Compte tenu de l'augmentation de la pression exercée sur les ressources naturelles disponibles (terres agricoles, ressources hydriques, écosystèmes) il sera procédé à la rationalisation de leur exploitation ainsi que celle des systèmes forestiers et pastoraux, outre la généralisation des modes de production efficients et la conception de moyens à même de permettre de faire face à la demande grandissante des différents secteurs en eau, en plus de la protection de la richesse halieutique. Le prochain quinquennat sera marqué par l'intensification des efforts de sauvegarde et de renforcement des équilibres financiers intérieurs et extérieurs, la réduction du taux d'endettement extérieur afin de conférer plus d'efficience aux politiques financières et de mobiliser les ressources de financement nécessaires, l'objectif étant de renforcer la confiance des investisseurs et d'améliorer le positionnement du pays. Le volume de l'investissement sera porté à de meilleurs niveaux à travers l'accélération du rythme de réformes, la poursuite de l'amélioration du climat des affaires, l'encouragement de l'émergence d'une nouvelle génération d'investisseurs faisant montre d'esprit d'initiative et d'audace pour identifier de nouveaux créneaux d'investissement porteurs. A cet effet, l'investissement total progressera en moyenne de 11,2 pc à prix courants, sa valeur devant passer à 98 321 millions de dinars au cours du plan quinquennal, outre l'amélioration du taux d'investissement de plus de deux points pour représenter 26 pc du PIB. La part du secteur privé dans l'effort d'investissement sera renforcée pour atteindre 60,8 pc au cours de la période 2010-2014. Les investissements extérieurs à mobiliser devraient s'établir au cours du prochain quinquennat à 17 200 millions de dinars (MD) contre 8445,5 MD au cours du Xe plan de développement. Ces investissements sont répartis entre investissements directs (16 295 MD) et le portefeuille financier (905 MD). L'identification des objectifs du futur plan de développement a été basée sur un nombre d'indices. Il s'agit notamment de la reprise de la croissance de l'économie mondiale, l'amélioration continue du climat d'investissement tunisien, perçue notamment à travers les bons classements attribués au pays par les différentes instances internationales spécialisées et les avantages incitatifs de certains secteurs (composantes avions, TIC…). Le plan prévoit la consolidation des exportations par la diversification des produits et leur adéquation avec les demandes des marchés extérieurs. Il s'agit, en outre, de diversifier les marchés en se focalisant sur les marchés asiatiques, américains et ceux de l'Afrique subsaharienne, outre d'assurer une exploitation optimale des accords de libre échange conclus, notamment avec les pays membres de l'association européenne de libre-échange (AELE) et les pays arabes. L'apport du secteur des exportations au taux de croissance devra atteindre 39,5 pc au cours du prochain quinquennat, contre 13,8 pc (2007/2009). S'agissant des importations, les objectifs assignés tablent sur une croissance de 10,5 pc aux prix courants pour les produits et services. Les prévisions tablent dans ce cadre sur la consolidation des investissements et le renforcement du rythme de croissance, tout en préservant les équilibres des dépenses extérieures. Le taux de couverture devra atteindre 73,9 pc au cours de la période 2010/2014. Au cours du prochain quinquennat, le plan prévoit l'approfondissement des réformes structurelles en vue de consolider la productivité des entreprises et partant, leur compétitivité. Concrètement, il s'agit de porter l'apport de la productivité globale des facteurs de production, à 49,6 pc. S'agissant de l'apport des différents secteurs économiques au PIB, les statistiques dégagent une croissance de la valeur ajoutée du secteur agricole et de la pêche (2,7 pc) aux prix constants, des industries manufacturières (4,3 pc), des industries non manufacturières (6,1 pc), les services marchands (7 pc). L'accent sera mis sur la consolidation de l'épargne nationale qui devra atteindre 23,6 pc du PIB à l'horizon 2014. Le déficit budgétaire devra être limité aux alentours de 2,7 pc du PIB. Objectifs: réunir toutes les conditions pour garantir la poursuite de la croissance économique et préserver les équilibres financiers. Autres objectifs visés par le plan de développement : préserver les équilibres financiers à la lumière de l'ouverture de l'économie nationale et garantir tous les attributs en vue de hisser la Tunisie au rang de place financière régionale. L'approche adoptée dans ce cadre met l'accent sur la mise en place d'une politique monétaire rigoureuse et la maîtrise des prix.