TUNIS, 16 juil 2010 (TAP) - M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, a indiqué, vendredi, à Tunis, que la Tunisie ambitionne de réaliser au cours du prochain quinquennat un taux de croissance annuel de 5,5 pc. Dans une intervention ayant porté sur le plan quinquennal de développement (2010-2014), à l'occasion de la tenue de la 3e session ordinaire du comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), M. Jouini a passé en revue les objectifs fixés par ce plan. Il a évoqué, notamment, l'accroissement du revenu par tête d'habitant à 7000 dinars, la réduction du taux de la pauvreté, la création de 425 000 emplois au cours de la période du plan afin de résorber les demandes additionnelles d'emplois et l'amélioration des indices de développement humain (IDH) en Tunisie en vue de les porter à des taux similaires à ceux enregistrés dans les pays développés. Des efforts seront également consentis pour promouvoir les ressources humaines, ancrer l'économie du savoir, réaliser la sécurité alimentaire et optimiser la gestion des ressources humaines. M. Jouini a indiqué que le financement des projets prévus par le plan de développement nécessite de mobiliser une enveloppe d'une valeur de 120 milliards de dinars dont 73 pc générés par l'épargne nationale, 14,3 pc par les investissements directs étrangers (IDE) et 12 pc sous formes de prêts. Il a fait savoir que l'intention est d'accroître les investissements privés de 14 pc par an au cours de la période (2010-2014), de libéraliser les services, d'améliorer la qualité des programmes d'enseignement et de formation et d'atteindre, à l'horizon 2014, quelque 37 000 diplômés du supérieur dans les filières des sciences et d'ingénierie, contre 26 000 en 2009. M. Hédi Djilani, président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), a, pour sa part, recommandé d'améliorer les taux d'encadrement et de productivité dans les entreprises tunisiennes. Ces taux, a-t-il déploré, demeurent bien en deçà de ceux enregistrés dans les pays de l'Union européenne (UE), premier partenaire économique de la Tunisie. Il a fait savoir que la petite taille du marché local nécessite d'orienter les investissements vers des secteurs exportateurs et à forte employabilité, notamment au profit des diplômés du supérieur. Le Président de la centrale patronale a appelé, dans ce contexte, à une révision de la législation du travail. De son côté M. Mabrouk Bahri, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP), a suggéré l'élaboration d'un programme cohérent dans le cadre du plan de développement pour améliorer la productivité. Il a également proposé la création de mécanismes destinés à réduire les impacts des changements climatiques, notamment la sécheresse, sur le secteur agricole. M. Ghoulem Debbech, président de l'Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), a, pour sa part, préconisé de renforcer les administrations publiques en compétences, notamment, après le départ de plusieurs d'entre elles vers le secteur privé. D'où, a-t-il affirmé, la nécessité d'offrir des incitations à l'ensemble des agents de l'administration "en récompense de leur abnégation et souci de réaliser la qualité requise".