TUNIS, 26 oct 2010 (TAP)- Le film « La mosquée » (Maroc, 85') du marocain Daoud Aouled Syad, a été projeté, lundi, dans le cadre de la compétition officielle des longs métrages de la 23ème session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2010, 23-31 octobre). Il s'agit, en quelque sorte, de la continuité du précédent film du réalisateur marocain, intitulé « En attendant Pasolini ». Continuité au niveau de l'histoire d'abord. Elle est symbolisée par la présence à l'écran du réalisateur lui-même, qu'on voit au début du film rendre visite à Moha, et ce dernier se plaindre à lui du tort qu'il lui a causé. Pour les besoins en décor de ce précédent film, une mosquée a été bâtie sur le terrain que la production a loué à Moha. Seul problème: n'ayant que faire du fait que cette mosquée ne soit qu'un décor de cinéma, les habitants du village ont pris l'habitude d'y prier. Et une fois le tournage terminé, tous les décors ont été démolis, à l'exception de cette mosquée, pour le grand malheur de Moha, qui ne peut plus récupérer son terrain. Mais le burlesque ne s'arrête pas là. C'est tout naturellement que l'imam de la mosquée-décor dans le film, devient, une fois le tournage terminé, l'imam de la mosquée tout court. Et puis, d'une œuvre à l'autre, à travers cette histoire de vraie fausse mosquée, il y a également continuité dans la réflexion sur le rapport entre fiction et réalité, et sur la relation entre le cinéma et la vraie vie. Le réalisateur s'interroge sur le rôle que joue le cinéma dans la vie de centaines de figurants, ainsi que dans la vie économique et sociale de régions entières, notamment au Maroc. Une séquence résume toute la solitude du pauvre Moha. S'étant débrouillé une pelleteuse, il arrive devant la vraie fausse mosquée dans l'intention de la démolir. Mais là, il trouve un vrai enterrement, des gens réellement en deuil, et un représentant des autorités vraiment en colère. Tout ce beau monde finit par partir, comme des figurants d'un film qui vient de s'achever, laissant là le vieux Moha, seul.