GAMMARTH, 3 nov 2010 (TAP) - Les travaux du 22ème symposium international du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) qui tient ses assises, les 2 et 3 novembre courant, à l'occasion des festivités marquant la célébration du 23ème anniversaire du Changement, se sont poursuivis, mardi en fin de matinée. La deuxième séance, qui a été présidée par M. Ahmed Iyadh Ouederni, membre du Bureau politique du RCD et ministre directeur du cabinet présidentiel, a eu pour thème la jeunesse et la révolution numérique. Cette séance a comporté quatre conférences présentées par M. Naceur Kettani, Directeur Général de Microsoft pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Mme Hana Harit, Présidente du Conseil international des organisations des jeunes de la francophonie (CIJEF), M. Tetsuo Ida, professeur à l'Université de Tsukuba (Japon) et Mme Khadija Ghariani, secrétaire générale de l'Organisation arabe des technologies de la communication et de l'information. M. Naceur Kettani a affirmé que la jeunesse d'aujourd'hui est devenue un consommateur majeur des nouvelles technologies de la communication et de l'information, ce qui l'a laissé en butte aux dangers et aux menaces générés par la dépendance numérique, à l'instar de la propagation de la criminalité électronique, insistant sur la nécessité d'approfondir la prise de conscience des jeunes quant aux dangers que recèle ce phénomène et de les initier à mettre à contribution cet outil numérique de manière réfléchie et positive. Il a, d'autre part, souligné l'impératif qu'il y a à ce que les jeunes adhèrent aux efforts déployés par leurs gouvernements pour réaliser le progrès et l'essor, appelant à développer chez les futures générations le sens de la responsabilité et l'esprit de créativité et d'innovation afin qu'ils ne soient plus de simples consommateurs de ces technologies mais plutôt des acteurs agissants qui contribuent au développement de ces technologies. De son côté, Mme Hana Harit a abordé la question de la fracture numérique et les difficultés inhérentes à l'accès au réseau Internet et aux nouvelles technologies dans plusieurs pays pauvres, mettant l'accent sur l'importance de conjuguer les efforts des organisations de la société civile internationale en vue de diffuser la culture numérique, notamment, auprès des jeunes et de consolider la solidarité numérique entre les Etats. Elle a relevé que la jeunesse francophone qui vit au rythme des mutations économiques et culturelles dans le monde est appelée plus que jamais à préserver son identité et ses spécificités culturelles et à faire face aux défis générés par l'espace mondialisé de communication. Pour sa part, M. Tetsuo Ida a indiqué que la révolution numérique a permis de garantir une circulation fluide de l'information, des capitaux et des marchandises, ce qui a abouti à une métamorphose du mode de vie des sociétés et dominé les différents secteurs de la vie économique et sociale, y compris, l'enseignement, partant du constat que tout système éducatif qui n'adhère pas aux nouvelles technologies de l'information et de la communication sera inéluctablement dans l'incapacité de préparer les générations futures à relever les défis à venir. Il a, à cette occasion, présenté le programme international quinquennal mis en oeuvre au Japon dans le domaine des technologies de la communication au niveau de l'enseignement supérieur, programme qui a mobilisé des fonds importants afin d'être généralisé sur les différentes universités et qui a bénéficié, en 2008, à 100 mille étudiants étrangers inscrits dans les universités japonaises. M. Ida a ajouté que l'enseignement supérieur au Japon s'appuie, essentiellement, sur le réseau d'Internet, les téléphones mobiles et la messagerie électronique, dans le suivi des cours et dans l'établissement de contact avec le cadre enseignant, saluant la réussite de la Tunisie à accueillir la deuxième phase du Sommet Mondial sur la Société de l'Information (SMSI), en 2005, et sa détermination à combler le fossé numérique entre les pays riches et les pays pauvres, à consacrer la solidarité numérique et à propager la culture numérique. Mme Khadija Ghariani, secrétaire générale de l'Organisation Arabe des Technologies de la Communication et de l'Information, a fait observer que la révolution numérique, essentiellement, fondée sur l'intelligence humaine a changé la face du monde, au cours des deux dernières décennies et généré de profondes mutations à tous les niveaux. De plus, cette révolution, a-t-elle ajouté, a été marquée par une métamorphose rapide des TIC, relevant que le nombre d'utilisateurs du réseau d'Internet atteindra, à la fin de l'année en cours, quelque 5,3 milliards soit, 90% de la population mondiale. Elle a, également, fait remarquer que cette révolution numérique a engendré un fossé numérique et de développement entre les pays riches et les pays pauvres, dont plusieurs pays émergents sont parvenus à la transformer en "opportunité numérique", à l'instar de la Tunisie, qui a parié sur ce secteur dans l'impulsion du processus de développement, et veillé, ainsi, à intégrer les TIC dans le système d'éducation et à les mettre à contribution dans les métiers à forte employabilité et dans les secteurs à haute valeur ajoutée, et à intensifier l'investissement dans l'innovation technologique. Mme Ghariani a, en outre, passé en revue les principaux contours de l'approche tunisienne en matière d'édification de la société du savoir, à travers l'instauration d'une infrastructure développée, l'institution de cadres législatifs en harmonie avec l'esprit de l'époque et le renforcement de la décentralisation du développement numérique au profit de toutes les régions et catégories. Elle a, en conclusion, relevé l'importance que revêtent la dynamisation du rôle de la société civile et du secteur privé dans l'appui des efforts de l'Etat, dans ce domaine, et la garantie de l'encadrement des jeunes en vue de les protéger contre les incidences de l'espace cybernétique sur l'identité et les spécificités culturelles des individus et des sociétés. Les thèmes de la sécurisation de l'espace numérique et de la protection impérative des jeunes contre les dangers que recèlent les technologies de pointe, ont été les deux principaux axes traités par les intervenants lors du débat instauré après la deuxième séance de ce symposium. Les participants au débat ont mis en valeur l'importance de mener une réflexion approfondie, pour identifier les outils efficaces à même de bien cerner les contours de l'espace numérique, pour le mettre au service des objectifs vitaux des sociétés. Ils ont été unanimes à affirmer que ce symposium offre une opportunité majeure pour débattre et échanger les idées et vues, de même qu'il constitue un espace idoine pour mettre à contribution l'expérience tunisienne dans le domaine d'encadrement des jeunes, soulignant l'importance de réunir les meilleures conditions pour que les jeunes puissent profiter des bienfaits de la révolution technologique, et d'oeuvrer à rationaliser l'utilisation de ces technologies par cette frange de la société, en vue de créer un espace communicationnel qui jette les fondements d'une réalité saine. Ils ont, par ailleurs, attiré l'attention sur les méfaits de la révolution numérique qui menacent les identités nationales et les spécificités culturelles des peuples, tout particulièrement, ceux des pays du Sud, qui contribuent, faiblement, à la production des contenus numériques.