Nous sommes jeunes, nous sommes fiers. La phrase trouve tout son sens en un temps où des possibilités énormes se mettent à la disposition de cette frange de la société. Les jeunes participent à la révolution du monde dans sa ruée vers le numérique. Ils en sont même les initiateurs. La deuxième séance du symposium titrée « La jeunesse et la révolution numérique» est une plongée passionnante dans les codes et les secrets de la planète jeune. Avec pour principale ombre au tableau, l'utilisation à mauvais escient de cette nouvelle culture numérique. C'est la thématique choisie par M. Naceur Kettani, directeur de Microsoft pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient qui a remarqué que la jeunesse numérique n'a pas encore défini des règles d'éthique qui font discerner le bon du mauvais. « Un jeune qui créée et dissémine un virus ne doit pas être pris pour un héros. Ou encore si on bat les records en s'exposant à Facebook. Cela ne doit pas être une fierté», dit-il pour élucider la manière dont on devrait s'y prendre pour utiliser les TIC en ce sens où l'on devrait pas oublier que des jeunes manipulés peuvent être transformés en experts calibrés pour tuer… « Il faut se mettre à l'esprit qu'on s'exhibe via le web sans retenue et qu'on consomme parfois sans réfléchir » commente-t-il pour donner la recette d'une bonne utilisation du numérique. «Les nouveaux défis qui se présentent aujourd'hui consistent à résoudre les problèmes de santé, de pauvreté, d'exclusion, et de l'environnement. Les solutions sont dans la maîtrise de l'information par les jeunes», avance-t-il pour expliquer que le changement ne se fait plus avec les programmes politiques mais avec la jeunesse numérique qui désormais détient le pouvoir. Il invoque l'exemple de Google, Yahoo et Facebook qui ont été inventés par des jeunes. « La seule chose constante est le changement», remarque-t-il pour réfuter l'idée que le monde est en mutation constante et que le numérique semble porter les valeurs chères à la jeunesse qui est le changement. Les clivages se resserrent Dans la même foulée, Mme Khadija Ghariani, la Secrétaire générale de l'Organisation arabe des technologies de la communication et de l'information rappelle qu'une nouvelle révolution est entrain de voir le jour depuis seulement une décennie, où chacun consomme, produit, reçoit et profite de ce fervent démocratique qui favorise le partage entre les peuples. Selon elle la révolution industrielle a crée de véritables clivages entre les peuples car elle repose sur l'avancée industrielle, alors que la révolution numérique ne repose que sur l'intelligence et donc sur les compétences individuelles des uns et des autres. Depuis dix ans des pays ont investi pour réduire la fracture numérique en développant leurs réseaux et ont posé les bonnes stratégies pour utiliser les possibilités du numérique où de nouveaux emplois se créent comme celui d' « ingénieur en réalité virtuelle » ou de « gestionnaire de communautés ». Mme Hana Harit , donne un autre son de cloche en considérant que des pays sont restés à la traîne aujourd'hui à l'ère du numérique où cette culture numérique qui dissémine les savoirs et l'expertise est également le théâtre de nouveaux rapports de force qui appellent une meilleure maîtrise collective de l'outil internet. C'est littéralement «marche ou crève » qui amène les pays à outiller sa jeunesse du savoir numérique pour ne pas rester à la traîne.