LE BARDO, 4 déc 2010 (TAP) - La Chambre des députés a adopté, samedi, , le projet de budget du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Les dépenses de gestion, de développement et les comptes spéciaux du trésor de ce ministère ont été fixées à environ 858,406 millions de dinars contre 813,429 millions de dinars en 2010. Ces dépenses sont réparties comme suit: dépenses de gestion: 262,576 millions de dinars dépenses de développement: 567,330 millions de dinars comptes spéciaux du trésor : 28,500 millions de dinars. Dans leurs interventions, les députés se sont interrogés sur les programmes futurs destinés à améliorer les conditions de production dans le secteur, à renforcer la compétitivité des produits agricoles tunisiens et à préserver les ressources naturelles. Ils ont appelé à protéger les ressources halieutiques du pays à travers la sensibilisation des opérateurs à l'importance de l'adhésion au système de repos biologique. Ils ont également évoqué des questions relatives à l'endettement du secteur appelant à faciliter les conditions d'octroi des crédits aux agriculteurs, à consolider les mécanismes de promotion de l'investissement agricole et à activer le rôle des structures professionnelles dans ce domaine. Les députés ont également axé leurs interventions sur le secteur de l'huile d'olive, faisant remarquer la modestie des quantités exportées vers l'Union européenne. Celles-ci ne dépassent pas les 16 mille tonnes par an contre un quota annuel prévu de 56 mille tonnes. La moyenne de production annuelle de l'huile d'olive est estimée à 150 mille tonnes. Ils se sont interrogés sur les plans du ministère en matière de lutte contre les fléaux agricoles et les nouvelles pathologies animales et ceux concernant la mise à niveau des exploitations agricoles. Ils ont demandé des éclaircissements sur les perspectives de développement de l'agriculture biologique, l'avancement des projets de dessalement des eaux au Sud du pays et l'évolution de l'application des directives de la carte agricole. Des députés ont en outre évoqué la baisse de production des produits laitiers en raison de la hausse des prix des aliments pour bétail et partant du coût de production de lait, s'interrogeant sur les programmes qui seront adoptés par le ministère en vue de renforcer ce secteur. M.Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a affirmé dans sa réponse aux députés sur le projet du budget du ministère pour l'exercice 2011, que les efforts seront axés sur la réalisation d'un taux de croissance positive du secteur de 6,7%, durant la saison 2010/2011, contre une croissance négative de (-8,8%) durant la saison 2009/2010. Les résultats négatifs de la saison précédente, a-t-il dit, sont dus à la baisse de la production céréalière de 57%, la régression de la production de fourrage de 20 à 30% et de celle des olives de 6%. Il a relevé que la nouvelle saison s'annonce sous de bons auspices grâce aux pluies enregistrées dans les différentes régions du pays précisant que 1,517 millions d'hectares seront emblavés dont 120 mille hectares de cultures irriguées. Il a ajouté que le rendement à l'hectare irrigué sera porté à 50 quintaux contre 40 quintaux pendant la saison précédente. Quant à la production de l'huile d'olive, le ministre a estimé que la récolte est estimée à 120 mille tonnes durant la saison 2010/2011 contre 160 mille tonnes durant la saison 2009/2010. Il a ajouté que jusqu'au 31 octobre 2010, quelque 100 mille tonnes d'huile d'olive ont été exportés générant des recettes de 410 millions de dinars. Il a noté que sur la base des tendances du marché, la Tunisie projette d'exporter 115 mille tonnes d'huile d'olive, durant la saison 2010/2011. M.Mansour a indiqué que des pas importants ont été franchis au niveau des négociations entre la Tunisie et l'Union européenne sur la libéralisation des échanges des produits agricoles, précisant que ces négociations prennent en considération les intérêts nationaux et ceux des agriculteurs. Il a mis l'accent sur les résultats «positifs» enregistrés par le programme de recherche agricole durant la période 1998-2009, ce qui a permis de créer 38 nouvelles variétés agricoles (21 dans les grandes cultures, 12 dans l'arboriculture fruitière et 5 dans les légumineuses). S'agissant de la vulgarisation et de l'encadrement agricole, le ministre a affirmé qu'une problématique se pose à ce niveau dans la mesure où 35% seulement des encadreurs sont disponibles à plein temps et que la Tunisie compte un encadreur pour 1050 agriculteurs contre un encadreur pour 70 agriculteurs dans les pays avancés. En ce qui concerne l'endettement du secteur, M.Mansour a affirmé que l'étude globale réalisée en collaboration avec la Banque mondiale, l'Agence Française de Développement (AFD) et la FAO, sur le crédit et l'endettement des agriculteurs, sera achevée en 2011 et comportera des recommandations pratiques pour résoudre ce problème. M.Abdessalam Mansour a rappelé de démarrage de la mise en oeuvre du programme de mise à niveau et de modernisation des exploitations agricoles. L'objectif de ce programme qui cible 50 exploitations agricoles par an, durant la période 2010 et 2012, est d'améliorer la qualité de la production. S'agissant de l'encadrement de base des agriculteurs, le ministre a noté que la Tunisie compte, actuellement, 2836 associations dont la plupart exercent dans le secteur de l'eau. Elles sont réparties entre 158 sociétés mutuelles, 10 coopératives centrales et le reste des groupements de développement agricoles. Il a souligné que ces groupements ont, actuellement, des problèmes liés au sous-encadrement et à l'insuffisance des moyens financiers, appelant les agriculteurs à adhérer à ces groupements. Concernant l'aménagement des périmètres irrigués, le ministre a soutenu que cette activité porte sur l'aménagement de 40 mille hectares par an réparties en 30 mille hectares de périmètres publics irrigués et de 10 mille hectares de périmètres privés. Le ministre a tenu à préciser que l'objectif de l'Etat n'est pas de regrouper les terres mais de centraliser les moyens de production aux fins d'accroître la production et de réduire les colts. Il a déclaré que dans la perspective de lutter contre le morcellement de la propriété agricole, des sociétés d'aménagement et d'exploitation agricole seront créées et que des textes juridiques seront promulgués à cet effet. Dans le domaine de l'eau, le ministre a fait remarquer que 40% des eaux dédiées à d'irrigation sont gaspillées tout autant que d'importantes quantités d'eau potable. Il a fait remarquer que l'Etat projette d'exécuter, durant la prochaine période, un programme d'économie d'eau. Au sujet de la mobilisation des ressources hydrauliques, le ministre a précisé qu'en 2011 le taux de mobilisation sera d'environ 90%, taux qui sera porté à 95% à l'horizon 2016. Dans le domaine du couvert végétal, M.Abdessalem Mansour a indiqué que quelque 27 mille hectares seront réalisés durant la période 2010-2012 pour atteindre 250 mille hectares à l'horizon de 2020 et 16 % de couvert végétal. Evoquant les programmes de conservation des eaux et du sol (CES), le ministre a noté que les moyens disponibles permettent de conserver 53 mille hectares, annuellement.