TUNIS, 16 fév 2011 (TAP) - Malgré l'évolution qu'a connue l'infrastructure sportive en Tunisie, un nette disparité est constatée au niveau de la répartition régionale des installations et de l'égalité de la pratique du sport au profit des jeunes à travers le pays, notamment dans les zones de l'intérieur. Selon les statistiques, la Tunisie a connu depuis l'indépendance un progrès sensible au niveau de l'infrastructure sportive avec un total de 185 stades en 2010, 157 salles sportives, 13 stades d'athlétisme et 14 piscines. Mais la répartition géographique de ces installations est marquée par un net déséquilibre avec une concentration de l'infrastructure dans la capitale et les grandes villes du pays. La disparité entre les grandes villes et celles de l'intérieur est perceptible à travers la concentration des installations modernes répondant aux normes internationales dans les grandes villes. A titre d'exemple, le grand Tunis, qui compte le grand complexe sportif moderne de Radès, est doté d'un important réseau d'installations totalisant 49 stades gazonnés (35 dotés de pelouses naturelles et 14 artificielles), 57 salles (27 pour les sports collectifs et 30 pour les sports individuels), 17 pistes d'athlétisme et 12 piscines (7 couvertes et 5 de plein air). De même, le gouvernorat de Sousse compte une chaîne d'installations sportives composée de 21 stades (11 gazonnés et 10 dotés de pelouses artificielles), 6 salles sportives (5 salles omnisports et une salle spécialisée) et 8 pistes d'athlétisme. En revanche, les régions de l'intérieur souffrent d'un manque sensible d'infrastructures. Les secteurs en rapport avec les activités sportives et de la jeunesse nécessitent désormais un grand effort pour l'achèvement des projets déjà programmés ou le lancement d'autres projets répondant aux besoins des jeunes de ces régions afin de rattraper le retard. A titre d'exemple, l'infrastructure sportive dans le gouvernorat de Gafsa est composée notamment d'un complexe sportif dans la ville, de terrains gazonnés répartis sur les villes de Metlaoui, Oum Larayes, El Ksar, Medhilla et Redayef ainsi qu'une salle omnisports et un centre sectoriel d'athlétisme. Cette région du sud ouest aspire à une amélioration des espaces sportifs au sein des établissements éducatifs en les dotant de salles de sport, en réaménageant les terrains des quartiers et en parachevant les programmes de gazonnement des stades dans plusieurs délégations. La région s'attend, par ailleurs, à une régularisation de la situation foncière du terrain sur lequel sera construit l'Institut Supérieur du Sport et de l'Education Physique (ISSEP) de Gafsa moyennant un coût de 7 millions de dinars. Le gouvernorat de Sidi Bouzid est logé à la même enseigne avec un net déficit d'institutions de la jeunesse et d'associations sportives, ce qui a eu un impact négatif sur les activités sportives dans la région. A l'exception des sports individuels qui ont pu enregistrer un bilan positif avec nombre de consécrations nationales et internationales, le secteur du sport n'a pu être à la hauteur des attentes malgré l'émergence de nombreux talents dans plusieurs disciplines. M. Habib Zarrougui, commissaire régional de la jeunesse et du sport, a indiqué, à cet égard à l'Agence TAP, que plus de 80 pour cent des institutions de la jeunesse et du sport dans la région sont installés dans le chef lieu du gouvernorat aux dépens des autres délégations. La ville de Sidi Bouzid compte un stade principal gazonné, un autre stade annexe gazonné, une salle de sport ainsi qu'un complexe de la jeunesse et du sport, un terrain en terre battu et une maison des jeunes. En revanche, chacune des autres délégations ne compte qu'une seule maison des jeunes et un terrain battu (à l'exception de la délégation de Souk Jedid), une seule salle à Regueb, une maison des jeunes manquant de commodités à Souk Jedid et un stade gazonné dans chacune des délégations de Regueb et de Jelma...en cours de construction. "Les différentes délégations de Sidi Bouzid manquent d'installations nécessaires au développement du sport alors que les maisons de jeunes et les stades ne sont pas habilités à accueillir des activités ou des compétitions sportives ou de loisirs", a-t-il déploré. Le gouvernorat de Siliana compte, lui aussi, des installations sportives modestes qui ne répondent pas aux aspirations des jeunes. Seules deux salles répondent aux normes, l'une à Siliana ville et l'autre à Makthar, mais ont besoin d'être rénovées, outre deux autres salles pour les sports individuels. Deux stades gazonnés à Siliana et Makthar peuvent abriter des compétitions mais un autre stade à Makthar a vu sa pelouse se détériorer. Si les délégations de Rouhia, Gaafour et El Krib sont dotées de stades en terre battue, celles de Kesra, Bourouis et El Aroussa en sont totalement privées. Pour M. Taoufik Hamedi, commissaire régional de la jeunesse et du sport, il importe absolument, au regard du nombre croissant d'activités sportives dans le gouvernorat de Siliana, de procéder en urgence à la construction d'un nouveau stade dans le gouvernorat. "La salle du complexe sportif de la ville est monopolisée par les gymnastes et il est devenu impératif de doter la région d'une salle réservée à cette discipline", a-t-il souligné. Il a estimé que la région a besoin aussi de pistes d'athlétisme à Siliana et Kesra, en raison des talents prometteurs qui foisonnent dans cette discipline. A part les gouvernorats de Gafsa, Sidi Bouzid et Siliana, il existe à l'intérieur de la Tunisie plusieurs autres régions qui souffrent de défaillances qualitatives et quantitatives au niveau de l'infrastructure sportive, à même de poser de nouveaux défis qui recommandent une meilleure planification et qui impliquent non seulement les autorités publiques mais aussi le secteur privé et les structures civiles.