NABEUL, 20 fév 2011 (TAP) - "Défis de la transition démocratique en Tunisie" est le thème d'une conférence, organisée, samedi, par le club "Rotaract", à Nabeul, au Centre Culturel "Neapolis", et animée par le professeur Azzam Mahjoub, expert international en économie politique et en ressources humaines. M. Azzam Mahjoub a indiqué que la transition démocratique en Tunisie est confrontée, aujourd'hui, à de grands défis, dont en particulier le renforcement de la confiance en ce qui a été déjà fait, faisant observer que la corrélation étroite entre le social et la politique qui a distingué la révolution tunisienne confirme le besoin urgent de la mise en oeuvre d'une charte sociale consensuelle. Il a relevé que l'étape post-révolutionnaire exige un consensus entre les différentes parties de la scène nationale et la définition d'un processus clair, à l'instar de l'élection d'une assemblée constituante regroupant toutes les sensibilités sans exclusion, avec pour principale mission de promulguer une nouvelle constitution, émanation de la volonté du peuple tunisien. M. Mahjoub a, en outre, fait remarquer que cette étape est d'autant plus historique qu'il est impératif d'en fixer les objectifs, dès lors qu'elle est marquée par un conflit entre le passé et le présent, un conflit qui revêt différentes formes et qui oscillent entre la violence directe et la violence indirecte, à travers des manoeuvres qui visent à semer la zizanie. Il a, à cet égard, précisé que les forces antagonistes sont encore en place et qu'elles tentent à travers la violence, les rumeurs, l'intrusion dans les manifestations et même les attentats, à paralyser le processus de transition et à ébranler la confiance, afin de faire croire en l'importance de la recherche d'un "sauveur". Il a, également, souligné l'impératif de faire preuve de patience, dès lors que l'édification d'une Tunisie nouvelle nécessite un peu de temps et énormément de vigilance, d'autant que l'ancien régime n'était pas seulement autoritaire, mais a fondé tout un système de corruption structurelle, difficile à éradiquer. M. Mahjoub a indiqué, en conclusion, que le défi sécuritaire figure parmi les défis majeurs qui doivent être gagnés, exhortant tous les Tunisiens à faire face aux éléments anti-révolutionnaires, sans peur et avec beaucoup de patience, la révolution étant entre leurs mains.