SOUSSE, 3 mars 2011 (TAP) - "Le peuple appelle au retour au travail" tel est le slogan de la marche pacifique qui a parcouru, mercredi après-midi, plusieurs artères de la ville de Sousse et à la laquelle ont participé quelque centaines de fonctionnaires, de cadres et de citoyens qui ont souligné la nécessité de retourner au travail et de s'unifier pour un avenir stable de la Tunisie et de ses enfants. Les participants à cette marche qui manifestent au nom "la majorité silencieuse" ont brandi le drapeau national et des banderoles dans lesquelles on lit notamment, "Non pour le sit-in, Oui pour le travail", "Ni Droite, Ni Gauche, le peuple réclame la stabilité" et scandé des slogans hostiles à la direction de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). M. Taoufik Ammar, employé de banque, a affirmé à l'agence Tunis Afrique Presse (TAP) que la raison de sa participation à cette marche procède de son souci de préserver la sécurité de la Tunisie et d'éviter que le pays sombre dans le flou, précisant que la situation économique est critique ne peut tolérer ni grèves ni sit-in. Il a, à ce propos, souligné le droit de la majorité silencieuse d'exprimer sa position hostile vis-à-vis de la manière dont l'UGTT et les différents partis politiques traitent la révolution des jeunes et leur monopole de la parole lors des tribunes médiatiques. Mmes Raja Boukef, pharmacienne et Sihem Gandouz, femme d'affaires, ont souligné que le pays a besoin, plus que jamais, du retour à la normale, appelant à soutenir le gouvernement provisoire afin qu'il puisse accomplir sa mission dans la gestion des affaires du pays en cette rude étape, marquée également par l'afflux massif de plusieurs milliers de réfugiés libyens et étrangers. Elles ont, par ailleurs, exprimé leur adhésion à l'idée d'élire une assemblée nationale constituante qui sera chargée d'élaborer une nouvelle Constitution, faisant part de leur rejet des thèses défendues par le conseil de la protection de la révolution. Mme Monia Khila, directrice au bureau d'emploi, a justifié sa participation à cette marche, par l'attachement à faire écouter la voix des milliers de personnes en chômage et de ceux qui ont perdu leurs postes d'emploi, suite aux derniers évènements, indiquant que plusieurs établissements touristiques et industriels de la région ont été contraints à cesser leurs activités. Les participants se sont rendus, à deux reprises, au siège régional de l'UGTT pour exprimer leur position hostile au Secrétaire général de l'UGTT. Cette situation aurait pu dégénérer si l'armée n'avait pas intervenu à temps pour intercéder entre les deux parties et imposer l'ordre. Les manifestants se sont convenus à poursuivre quotidiennement leurs manifestations après les horaires de travail, afin de témoigner du rôle de la majorité silencieuse dans la préservation des acquis de la révolution et la lutte contre toute forme d'instrumentalisation.