TUNIS, 15 mars 2011 (TAP) - Plusieurs personnalités politiques et diplomatiques, des universitaires et des hommes de médias se sont réunis, lundi, à Tunis, pour débattre du rôle dévolu à la diplomatie tunisienne après la révolution du 14 janvier. Il s'agit là d'une journée d'études organisée à l'initiative de l'Institut diplomatique pour la formation et les études (IDFE) sur le thème : « Quelle diplomatie pour la Tunisie nouvelle ? ». Les participants à cette rencontre ont été unanimes à souligner le rôle vital de la diplomatie tunisienne dans la promotion de la révolution de la liberté et de la dignité à l'échelle internationale et l'exploitation de la bonne réputation acquise par la Tunisie pour drainer les investissements étrangers. Selon M. Radhouane Nouisser, Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, « la diplomatie tunisienne doit, en cette étape transitoire, consacrer les objectifs de la révolution du 14 janvier, se prémunir contre toutes les tentatives visant à l'affaiblir, et l'exploiter à des fins promotionnelles ». Il s'agit, a-t-il ajouté, de promouvoir cette nouvelle image acquise par la Tunisie pour impulser le processus de développement et obtenir un soutien politique et économique étranger en cette étape transitoire qui aura à tracer les contours du pays. Au cours de la période à venir, a-t-il poursuivi, le ministère des Affaires étrangères devra « prendre une série de mesures organisationnelles et structurelles pour apaiser la tension due à l'accumulation des contraintes et réparer les injustices subies par la profession diplomatique en Tunisie ». Pour M. Slaheddine Ben M'barek, ancien ministre et ambassadeur, la nouvelle conjoncture générée par la révolution de la liberté et de la dignité invite toutes les parties nationales à s'engager, pleinement, dans une action diplomatique visant à promouvoir les principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l'Homme et à donner plus d'éclat à l'image de la Tunisie en tant que destination prometteuse pour les investissements. Pour Dr Chedly Ayari, ancien ministre et universitaire, la promotion de la Révolution du 14 janvier auprès des partenaires de la Tunisie figure parmi les priorités de la diplomatie tunisienne, au cours de la prochaine étape, et ce moyennant d'une approche tunisienne empreinte de crédibilité et d'objectivité. A cet égard, il a estimé indispensable pour les différentes représentations diplomatiques tunisiennes à l'étranger d'adopter un discours unique pour véhiculer la même image, sans pour autant dénaturer les dimensions et les objectifs de la révolution. Quant à M. Mohamed Lassir, chargé de mission auprès du ministre des Affaires étrangères, il a souligné que la priorité de la diplomatie tunisienne, au cours de la prochaine étape, consiste en la valorisation de la transition réalisée par la Tunisie, en termes de respect des principes de la démocratie, de la liberté et des droits de l'Homme. Les violations commises, auparavant, dans ces deux domaines, ont été la principale entrave qui a empêché la Tunisie d'accéder au statut de partenaire avancé de l'Union Européenne, a-t-il affirmé. L'homme d'affaires Tarek Chérif a, pour sa part, mis l'accent sur le rôle dévolu à la diplomatie économique dans le regain de la confiance des investisseurs étrangers, recommandant d'accorder toute l'attention requise au marché africain, en tant que destination privilégiée des exportations tunisiennes, sans pour autant, a-t-il dit, négliger l'importance de la consolidation du partenariat avec le premier partenaire économique et commercial du pays, en l'occurrence, l'Union Européenne. Les intervenants à la deuxième séance de la journée d'étude intitulée : "Points de vue sur les constantes et les mutations de la politique extérieure de la Tunisie nouvelle" ont attiré l'attention sur l'impact de la révolution du 14 janvier sur les orientations de la diplomatie tunisienne, notamment, à la lumière de la nouvelle image acquise par le pays qui vise à adhérer à un véritable processus démocratique et à consacrer dans la pratique le respect des principes des droits de l'Homme et à rompre définitivement avec l'iniquité et le despotisme.