LONDRES, 26 nov 2009 (TAP) - Le ministère britannique de la Défense (mod) a annoncé mercredi le lancement, à une date non encore déterminée, d'une enquête publique sur des accusations d'exactions et de meurtres envers des civils irakiens en 2004. L'enquête, qui sera présidée par un ancien juge de la Haute Cour, Thayne Forbes, portera sur la bataille dite "de Danny Boy", du nom du checkpoint où elle s'est déroulée, dans le sud de l'Irak, le 14 mai 2004. Selon des victimes et des familles de victimes, vingt civils irakiens ont été tués et d'autres maltraités, après la bataille, à la base britannique Camp Abu Naji, dans la province de Maysan (sud). Les périodes concernées vont du 14 mai au 23 septembre 2004. Le ministre de la Défense, Bob Ainsworth, a promis une collaboration "pleine et entière" à l'enquête, sans préciser quand elle commencerait. La Défense dément toute exaction et affirme que la mort des 20 Irakiens est intervenue lors de la "bataille de Danny Boy", et non à la suite de mauvais traitements lors de leur détention. "Plus de 120.000 soldats britanniques ont servi en Irak... Seul un nombre infime d'individus n'ont pas été à la hauteur de nos exigences rigoureuses", a ajouté M. Ainsworth dans un communiqué. L'enquête porte le nom d'Hamid Al Sweady, 19 ans au moment de sa mort. Son oncle, ainsi que cinq autres Irakiens, avaient porté l'affaire devant la Haute Cour britannique. Cette dernière avait sévèrement critiqué le gouvernement, ce qui l'avait poussé à ordonner une enquête publique. Cette annonce est intervenue tandis qu'une autre enquête officielle, qui porte elle sur l'engagement britannique en Irak, a débuté mardi ses audiences publiques. L'ancien Premier ministre Tony Blair doit y témoigner. Une troisième enquête publique est également en cours à Londres, concernant cette fois-ci la mort en 2003 de Baha Moussa, un prisonnier civil irakien âgé de 26 ans. Elle passe en revue les méthodes controversées de "mise en condition" des prisonniers avant leur interrogatoire (privation de sommeil, "positions de stress", pose d'une cagoule) qui sont prohibées par les conventions de Genève. Cette enquête, lancée en août 2008 et indépendante du pouvoir politique, doit remettre fin 2010 un rapport au mod.