LE BARDO, 9 déc. 2009 (TAP) - M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a mis l'accent sur l'importance des élections présidentielle et législatives du 25 octobre qui, a-t-il dit, ont été une nouvelle étape sur la voie de la consécration du processus démocratique pluraliste en Tunisie et permis de démontrer, de manière éloquente, la maturité des différentes parties intervenantes, en l'occurrence les candidats, les électeurs et les observateurs. En réponse aux interventions des Conseillers lors du débat général sur le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2010 qui a eu lieu, mercredi matin au Bardo, le Premier ministre a tenu, à cette occasion, à saluer les Conseillers pour leurs sentiments de reconnaissance et de considération envers le Président Zine El Abidine Ben Ali, leur adhésion à ses choix, ainsi que pour leur engagement résolu à contribuer, pleinement, à la réussite de la prochaine étape. Tunisie: un climat de stabilité politique et de paix sociale Par ailleurs, M. Ghannouchi a mis l'accent sur le rôle important du Conseil Constitutionnel et de l'observatoire national des élections présidentielle et législative dans la garantie du déroulement des différentes étapes de l'opération électorale dans un climat de transparence et de démocratie. L'exercice démocratique, a-t-il relevé, ne se limite pas uniquement à l'opération électorale, mais il s'agit bel et bien d'une action de tous les jours que le Président Ben Ali œuvre à enraciner, à travers l'organisation des consultations et des débats avec les différentes parties agissantes dans la société. Le Premier ministre a, dans ce contexte, souligné l'importance des dossiers abordés lors des dialogues nationaux et en particulier ceux relatifs aux questions de l'emploi et de la productivité, faisant remarquer que l'élargissement du champ de la participation à ces débats a contribué pleinement, à la cristallisation de plusieurs propositions importantes qui, a-t-il précisé, ont aidé l'Etat à définir ses orientations et à prendre plusieurs mesures importantes. Le dialogue national, a-t-il ajouté, a connu une forte impulsion, à la suite de la décision du Chef de l'Etat d'associer les membres des Conseils élus à cette opération, comme il est le cas pour le Conseil Economique et Social (CES) qui, grâce à sa composition et aux compétences hautement qualifiées dont il dispose, offre un cadre idoine pour l'échange des idées et des opinions au sujet des principales questions nationales. A la faveur de cette approche consultative, devenue désormais, une démarche pour la gestion des affaires publiques, la consolidation de la plate-forme politique, le renforcement du consensus national autour des orientations nationales, a-t-il relevé, la Tunisie est parvenue à maintenir un climat de stabilité politique et de paix sociale, à mettre à contribution toutes les énergies et toutes les potentialités nationales au service de la concrétisation des politiques et des programmes, tout comme elle a réussi à impulser le processus de développement, malgré les difficultés multiples et à renforcer les acquis nationaux dans les différents domaines. Emploi et source de revenu à tous les citoyens M. Ghannouchi a salué les objectifs ambitieux du programme présidentiel pour l'avenir, qui, a-t-il dit, sont de nature à ouvrir de nouveaux horizons pour la Tunisie sur la voie de la consolidation de l'évolution politique, du développement économique et du bien-être social et de lui permettre de se hisser au rang des pays avancés. Grâce à la vision clairvoyante et globale du Président Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie est parvenue à la réalisation de nombreux acquis dans un cadre d'équilibres financiers social et environnemental sains et l'adéquation entre les impératifs du présent et les préparatifs pour l'avenir, a-t-il souligné. Sur un autre plan, M. Ghannouchi a mis l'accent sur la priorité absolue accordée à la question de l'emploi et à la garantie des sources de revenus à tous les citoyens dans toutes les régions, partant du fait que l'emploi préserve la dignité de l'individu et conforte son rôle dans la dynamisation de la vie économique. Il a relevé que la Tunisie a réussi à atténuer les conséquences de la crise économique mondiale dans ce secteur en évitant les licenciements massifs des travailleurs en raison de la baisse de la demande extérieure et aussi grâce aux mesures conjoncturelles décidées par le Chef de l'Etat, particulièrement en faveur des entreprises économiques. En dépit des retombées de la crise, a ajouté le Premier ministre, la Tunisie est parvenue, également, à impulser la dynamique de l'investissement, à préserver le rythme de croissance dans plusieurs secteurs, ainsi qu'à renforcer la politique active de l'emploi tout en l'orientant vers les parties ciblées, ce qui a permis de prévenir l'aggravation du chômage en 2009. Il a souligné que le meilleur moyen de poursuivre la promotion de l'emploi consiste, notamment, en l'accélération du rythme de croissance des activités à haut contenu cognitif et technologique et aptes à contenir le grand nombre des diplômés de l'enseignement supérieur, qui représentent, actuellement, 60 pc des demandeurs d'emploi, et 70 pc à l'horizon de 2014. Impulsion de l'investissement technologique Le Premier ministre a mis l'accent sur la volonté du Président Zine El Abidine Ben Ali de se préparer au mieux pour gagner ce pari à travers la concrétisation du plan présidentiel visant l'impulsion de l'investissement technologique et l'accroissement de la compétitivité de ce secteur, outre le développement de l'enseignement supérieur, le renforcement de l'orientation vers les filières techniques, d'ingénierie et d'informatique ainsi que vers le système de certification. Il s'agit, aussi, a-t-il ajouté de l'institution de la codiplomation et de l'établissement d'un partenariat entre les universités tunisiennes et les établissements homologues à l'étranger afin que les diplômes tunisiens soient reconnus à l'échelle internationale. Il a indiqué que ce plan vise, également à aménager et à équiper les espaces technologiques appropriés, conformément aux normes internationales, faisant remarquer qu'une superficie de 200 mille mètres carré d'espaces équipés seront aménagés pour accueillir des entreprises capables de créer des postes d'emploi, en plus du recours à des bureaux internationaux en matière de prospection des investissements, des secteurs innovants et des services. Il s'agit, aussi, a-t-il dit, d'élaborer des études régionales permettant de déceler les potentialités des régions, de consolider les incitations et encouragements, de renforcer la corrélation entre la recherche scientifique, l'innovation technologique et les entreprises économiques à travers la révision du code d'incitation aux investissements. Les priorités fixées pour 2010 s'articulent autour de six volets Il a fait remarquer que les priorités fixées pour 2010 s'articulent autour de six volets essentiels dont le premier consiste à inciter les entreprises à améliorer le niveau d'encadrement en leur sein et à arrimer les différentes incitations fournies par l'Etat à cette orientation, dès lors que le taux d'encadrement actuel demeure en deçà des espérances et ne répond pas aux impératifs de la concurrence. Ce taux qui ne dépasse pas les 10 pour cent dans le secteur privé, a franchi le seuil des 20 pour cent dans certains pays développés, a souligné le Premier ministre. M. Mohamed Ghannouchi a précisé que le deuxième volet consiste à accélérer le rythme de réalisation des projets décidés par le Chef de l'Etat lors des sessions extraordinaires des conseils régionaux, soulignant que les crédits alloués à ces projets dans les gouvernorats de l'intérieur du pays ont atteint 2434 millions de dinars. Quant au troisième volet, le Premier ministre a fait savoir qu'il concerne le renforcement de l'encadrement des projets identifiés au cours des journées de partenariat organisées dans les différentes régions qui permettront de générer 31 mille postes d'emploi ainsi que des méga projets que des entreprises étrangères de renommée internationales envisagent de réaliser en Tunisie et qui contribueront à créer 10 mille postes d'emploi dans les gouvernorats de l'intérieur. En ce qui concerne le quatrième volet, le Premier ministre a indiqué qu'il consiste à dynamiser le rythme de la mise à niveau aussi bien dans l'industrie que dans les domaines des services, du tourisme et de l'agriculture, eu égard aux retombées rapides de ce créneau sur l'emploi. En effet, a-t-il précisé, les entreprises qui ont réalisé leurs programmes de mise à niveau sont parvenues à augmenter le taux d'encadrement de 9 pc en 1995 à 17 pc actuellement outre l'accroissement de 65 pc du taux des postes d'emploi. Il a indiqué que le cinquième volet vise un meilleur réajustement de la politique active de l'emploi qui devrait englober 210 mille bénéficiaires, la consécration de l'option d'incitation au travail et de l'intégration dans la vie active au lieu des allocations de chômage, outre l'aide des licenciés de leur travail à réintégrer la vie professionnelle. Le sixième volet, a t-il ajouté, est axé sur le renforcement de la formation professionnelle qui ne concerne actuellement que 39 mille jeunes alors que 50 mille jeunes entre 15 et 18 ans ont interrompu leurs études et demeurent en dehors du système de la formation. Des efforts seront déployés, a-t-il relevé, pour en intégrer le plus grand nombre possible conformément aux objectifs du programme électoral du chef de l'Etat. M. Mohamed Ghannouchi a affirmé que la Tunisie entame au début de l'année 2010 une nouvelle étape dont les contours ont été tracés par le programme présidentiel 2009-2014. La mise en œuvre de ce programme audacieux, a-t-il dit, a été d'ores et déjà entamé compte tenu de ses répercussions importantes sur l'accélération du rythme de la croissance et la réalisation d'une nouvelle mutation de qualité de l'économie et de la société à la faveur de ses objectifs ambitieux touchant aux différents domaines dont notamment l'élargissement du réseau des autoroutes de 400 km actuellement à 1000 km en 2014, la généralisation des technopoles aux différents gouvernorats, la couverture de toutes les demandes additionnelles de l'emploi et la libéralisation totale du Dinar. Il a insisté, dans ce contexte, sur la nécessité de faire preuve, dans l'audace, de prudence et de réalisme en veillant constamment à maîtriser le déficit du budget de l'Etat, l'endettement extérieur et l'inflation outre la garantie d'un fonctionnement sain du secteur bancaire et à éviter les projets portant de grands préjudices à l'environnement même s'ils sont à haute employabilité, ce qui constitue l'un des caractéristiques du modèle tunisien du développement global et durable. M. Mohamed Ghannouchi a fait remarquer que le plan glissant qui est actuellement en cours d'élaboration sera sans doute un instrument efficace pour l'intégration du programme présidentiel dans le cadre des équilibres requis durant le prochain quinquennat. Ce plan, a-t-il relevé, constitue un contrat qui engage les différentes parties (partis, organisations, composantes de la société civile, cadres et élites), à travers sa concrétisation dans les meilleures conditions. Information : montrer un surcroît d'audace dans le secteur S'agissant du secteur de l'information, le Premier ministre a souligné le souci de promouvoir le rendement du secteur qui, a-t-il précisé, doit faire preuve d'un surcroît d'audace dans le traitement des différentes questions et exprimer les préoccupations de la communauté nationale, dès lors que l'information libre fait partie intégrante de la démocratie et du pluralisme. A cet égard, il fait observer que le Chef de l'Etat a souligné à maintes reprises qu'il n'y a point de sujets tabous ni de censures dans ce domaine, à moins qu'ils ne s'opposent ou qu'ils ne contreviennent aux règles de la déontologie professionnelle. Les journaux dont disposent les partis politiques et le soutien apporté par l'Etat à la presse de l'opposition, a-t-il ajouté, sont de nature à enrichir le paysage médiatique, soulignant, à ce propos, l'impérieuse nécessité de montrer un surcroît d'audace dans le secteur, de manière à lui permettre de refléter, de façon objective, la richesse du paysage pluraliste en Tunisie, d'enraciner les valeurs partagées entre tous les tunisiens et de contribuer à hisser le dialogue national aux plus hauts niveaux. Par ailleurs, le Premier ministre s'est félicité de l'évolution qu'a connue, ces dernières années, le secteur de l'information, à travers la multiplication des médias écrits, audio-visuels et électroniques. Les acquis importants réalisés par la Tunisie, à la faveur de la bonne gouvernance et de la conjugaison des efforts de tous les tunisiens, et la réussite de la Tunisie, durant les deux décennies de réforme et de modernisation, à gagner plusieurs enjeux dans les différents domaines, a-t-il dit, ne doivent aucunement occulter l'ampleur des défis qui se posent durant la prochaine étape. En conclusion, le Premier ministre a souligné que la Tunisie compte sur la justesse de sa direction et l'engagement de tous à poursuivre l'œuvre de labeur et de persévérance au service de la gloire cette patrie qui, comme l'a affirmé le Président Zine El Abidine Ben Ali, à l'occasion de sa prestation de serment constitutionnel le 12 novembre 2009, tend la main à toutes les tunisiennes et à tous les tunisiens, sans exclusion ni marginalisation tant que les volontés sont sincères et les intentions sont bonnes pour garantir l'invulnérabilité de la Tunisie.