TUNIS, Déc 2009( Rédaction Mouna Esseghir)- En 2009, année qui a connu la plus grave crise financière et économique depuis la deuxième guerre mondiale, la Tunisie, contrairement à l'écrasante majorité des pays du monde, est parvenue non seulement à créer de la richesse mais surtout, à conforter sa capacité à résister aux chocs exogènes. Cette performance est reconnue internationalement. Les différentes institutions qui font autorité dans le monde sont unanimes pour souligner que «l'économie tunisienne a fait mieux que résister à la crise». Témoignage de M.Murilo Portugal, directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), qui a affirmé que « Malgré la crise financière, la Tunisie a réussi à baisser sa dette publique, à réduire ses créances classées, à augmenter ses réserves en devises et à accroître le volume des investissements directs étrangers (IDE)». Autre témoignage, celui du « Bespoke investment». Ce rapport mondial sur la capacité de résistance des pays aux effets de la crise financière internationale a classé la Tunisie parmi les 6 meilleurs pays qui ont le mieux résisté à la crise, et ce, sur un total de 82 pays listés. Faut-il le rappeler, la Tunisie a opté pour la veille, dés l'apparition des premiers signes de la crise, à travers la création, sur instructions du chef de l'état, d'une commission nationale de suivi de la conjoncture économique internationale. Cette commission, présidée par M.Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a reçu pour mission de proposer des mesures pratiques devant contenir les effets éventuels de la crise sur l'économie tunisienne, d'assurer un suivi rigoureux de la situation, et partant, de sauvegarder les acquis nationaux. Concrètement, la Tunisie, forte de son modèle de développement fondé sur la corrélation entre le social et l'économique, a réussi à réaliser des résultats positifs, à la faveur de l'efficience des mesures conjoncturelles et structurelles prises par le président Ben Ali, au moment opportun, pour venir en aide aux entreprises affectées par la crise. Ces mesures décidées en faveur des entreprises qui ont connu des difficultés, particulièrement, les sociétés off shore, ont consisté en la prise en charge partielle ou totale des cotisations patronales, la garantie des exportations, le rééchelonnement des dettes des entreprises affectées et la réduction des taux de risque de change. Ces dispositions conjoncturelles ont été consolidées par d'autres à caractère structurel. Celles-ci ont été axées sur l'impulsion de l'investissement public, à travers l'augmentation de 19% des crédits alloués au budget de développement. L'ensemble de ces mécanismes ont permis au pays de réaliser un taux de croissance positif de l'ordre de 3%, alors que d'autres économies du monde ont enregistré des taux négatifs au cours de la même période. Ils ont eu également pour avantages de sauver plus de 50 000 emplois, d'en créer plus de 60 000 nouveaux et d'augmenter le volume des investissements à 25,9% du PIB contre 24,9% en 2008. Les branches d'activité qui ont bénéficié de ces investissements sont des créneaux porteurs et à forte valeur ajoutée dont, les composants automobiles, l'industrie aéronautique et les Technologies de l'information et de la communication(TIC). Dans l'industrie, l'année 2009 a été marquée par la certification de quelque 1300 entreprises conformes aux normes de qualité tandis que l'investissement dans cette filière a maintenu le même rythme qu'en 2008. Le tourisme a suivi le mouvement à la hausse. Ses recettes ont augmenté au taux de 2%, soit l'équivalent de plus de 3210 millions de dinars et un Revpar (revenu par chambre disponible) qui fait un bond positif de plus de 12%. Autre performance et non des moindres, la Tunisie a maintenu, malgré la crise, les négociations sociales triennales et leur corollaire les augmentations salariales dans les secteurs public et privé. L'objectif étant de préserver le pouvoir d'achat des salariés et d'améliorer les conditions de vie des citoyens en général. Côté perspectives, malgré des projections mondiales, qui tablent sur des risques de récidive de la crise économique, les estimations pour 2010, prévoient une hausse des investissements industriels, lesquels devraient atteindre quelque 1400 Millions de dinars contre 900 millions de dinars en 2006 et 2007 et une augmentation des exportations tunisiennes au taux de 4,5%. A signaler que la Tunisie est parvenue à réaliser ces résultats, tout en préservant ses équilibres généraux : le déficit budgétaire a été ainsi limité à 3,6% du PIB, le taux d'endettement extérieur à 41,3% contre 42,6% en 2008, et l'inflation à 3,5% contre 5% en 2008. Ces bons scores enregistrés par la Tunisie, en dépit des retombées de la crise économique et financière internationale, illustrent de manière éloquente la justesse de l'approche de développement adoptée par la Tunisie sur la base des orientations tracées dans le programme du président Ben Ali (2009-2014). Cette stratégie quinquennale s'est fixée des objectifs ambitieux devant préparer la Tunisie à rattraper, dans de bonnes conditions, le peloton des pays avancés. L'accent sera mis, notamment, sur l'accélération du rythme de modernisation et de diversification de la base économique du pays, à travers la réalisation de méga-projets structurants. Dans cette optique, un intérêt sera accordé au développement de l'infrastructure dans les domaines des autoroutes, des TIC, de l'énergie et du tourisme immobilier et de sauvegarde de l'environnement. Autant de chantiers propres à promouvoir le site Tunisie en métropole aussi attractive que Rome, Marseille et Barcelone. Ces chantiers dont plusieurs ont été mis en route viennent renforcer tout le crédit dont jouit la Tunisie dans le concert des nations. Rien que pour 2009, la Tunisie, qui a accepté de soumettre son économie à l'évaluation des différentes instances internationales spécialisées a été créditée de bons classements. Pour ne citer que quelques-uns. La Tunisie a été, ainsi, classée première en Afrique et 40ème dans le monde sur un total de 133 pays listés par le rapport annuel du Forum économique mondial sur la compétitivité globale (2009-2010); 1ère dans le monde arabe en matière de qualité de la vie, par la Société Irlandaise «International Living » (observateur de la qualité de vie dans le monde); 2009», rapport annuel élaboré par la Banque 69ème sur un total de 183 pays par «Doing business mondiale, sur l'environnement des affaires; première au Maghreb et en Afrique, 4ème dans le monde arabe et 38ème dans le monde sur un total de 134 pays par le rapport du forum économique sur les Tic (2008-2009); 1ère en Afrique du Nord pour ses performances en matière de gouvernance par le rapport annuel de "Kennedy school of government", institution universitaire relevant de la prestigieuse Université américaine Harvard; 2ème en Afrique, 5ème dans le monde arabe et 32ème au plan mondial parmi 165 pays, en matière de stabilité politique par The economist Intelligence Unità Ces nombreuses distinctions internationales illustrent de manière éloquente la justesse du modèle de développement tunisien et la ferme détermination de la Tunisie à réunir les conditions requises pour rattraper, dans les meilleurs délais, le peloton des pays avancés.