p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 14.0px Arial; -webkit-text-stroke: #000000} span.s1 {font-kerning: none} Mehdi Louati, étudiant en double mastère de recherche en patrimoine, et secrétaire général adjoint de l'Association de sauvegarde de l'île de Djerba donne sa vision de la jeunesse en Tunisie... A l'âge d'or, le rêve est un « ingrédient » indispensable dans la vie des jeunes et pourtant c'est difficile pour une jeune personne d'identifier ce qu'elle veut. De nos jours, parler de promouvoir les jeunes est devenu un fond de commerce pour les différents acteurs politiques et sociaux… tout le monde prétend faire le plaidoyer de la jeunesse par esprit de compassion et d'aide, mais personne ne fait référence aux compétences et au savoir faire des jeunes, en effet, ils les utilisent à des fins personnelles, comme des pions pour gagner une partie d'échec. Certes les ministères jouent un rôle très important dans un pays qui défend les droits de l'homme, mais il ne faut pas oublier que les citoyens sont libres de penser et de s'exprimer indépendamment de ce qu'on appelle « les constitutions de l'Etat », en effet, la jeunesse, la femme, et les affaires religieuses, sont un état d'esprit plus noble et plus personnel qui doit être garanti dans les cerveaux, plutôt qu'être représenté par un ministère Il est bien de savoir que les grands pays touristiques ne possèdent pas un ministère de tourisme... Comment ne pas se désespérer ? Malheureusement, la Tunisie a été une véritable prison intellectuelle pour la jeunesse. Cette dernière fait découvrir son faux visage après la révolution dans une réalité et une situation plus amère. Au moment que l'administration fait la sourde oreille, faisant souvent preuve de laxisme et de nonchalance, les citoyens ne sont pas satisfaits de leur niveau de vie et les jeunes se sentent mal dans leur peau. Quant à nos dirigeants et politiciens, ils ont l'impression de vivre une seconde jeunesse. Ils sont, sans aucune exception ni réserve, à coté de la plaque. Donc ou allons-nous? à qui se fier ? à qui faire confiance ? Partout, la confiance est abîmée. En Tunisie, plus de 50% de la population a moins de 30 ans, mais cette jeunesse ne se retrouve pas vraiment dans ceux qui la dirigent. De façon impérative, c'est une situation alarmante, des compétences marginalisées, et des foutaises largement médiatisées. La jeunesse a juste besoin d'être guidée pour franchir le cap de l'obscurantisme et illuminer l'avenir. Le pays ne tue pas l'espoir car ça n'existe nulle part et s'y attaquer demeure loin d'être simple et facile. Après les naufrages de Lampedusa, le souffrant rév0eil de la Tunisie, la jeunesse s'est trouvé une proie si accessible face aux courants extrémistes, chômage, délinquance… Le pire dans tout ça c'est que nous voyons encore la distraction des jeunes tunisiens (près de 3000) pour le départ au jihad en Syrie qui trouve son explication dans plusieurs facteurs idéologiques et socioéconomiques En effet, la jeunesse constitue à la fois la plus grande richesse de la Tunisie et sa plus grande faiblesse. Cette classe peu expérimentée se trouve incapable devant sa capacité de réflexion. A quoi bon avoir des compétences dans ce pays, si on perd le gout de la vie ? Ce n'est qu'un paradoxe que de nombreux jeunes diplômés découvrent. "L'homme meurt une première fois à l'âge où il perd l'enthousiasme." Honoré de Balzac Cette discrimination à l'égard des jeunes est entrain de les bruler vifs. Au moment où, plonger dans les bras d'une vieille européenne est devenu des fois le seul refuge. Ce sont des morts vivants n'ayant pas de l'efficacité et de la conscience nécessaire pour affronter les aléas et les vicissitudes de la vie. Un tournant décisif et deux générations différentes sous un même toit. C'est le temps pour se réveiller de ce marasme car une prise de conscience s'impose pour endiguer cette montée de populisme. Encore pas d'entente et d'ouverture possibles, ces deux générations successives n'étaient jamais sur la même longueur d'ondes. En réalité, des clous rouillés coincés dans la nostalgie d'un passé parfois archaïque et démodé et des jeunes portant de nouvelles habitudes, aspirations et comportements étranges. Ces derniers sont entrain de payer une facture de plusieurs années, on l'a relâché ce pays humble où il n'existe pas une véritable passation de pouvoir et ça par un rajeunissement brusque et parachuté sans semer des grains. En l'occurrence, l'avenir sera incertain ou errant mais il sera meilleur que le présent, malgré les difficultés rencontrées par le pays, on est capable de réussir ou plutôt obligé de réussir. Le monde associatif est un espace qui leur tend largement les bras. L'association, souvent un acteur du changement social et levier du développement local. Impérativement, l'adhésion aux principes du groupe aide à l'épanouissement de la personnalité, ainsi au développement intellectuel et personnel. La vie associative ne cesse d'investir ses valeurs reconnues ou prêtées à la noblesse. En effet, la société civile booste l'économie nationale car les jeunes combattent la réalité par une autre qui est la leur, insouciants des obstacles et élaborant des projets innovants d'économie solidaire. Par contre l'associatif n'y manque pas d'aléas. Partout où on est passé en Tunisie, on constate pleins de diplômés mais moins d'esprits associatifs, ou inversement. Soit des simples exécuteurs qui cherchent la profitabilité non des promoteurs ou des esprits associatifs sans savoir faire et compétences nécessaires. Certainement, celui qui a le savoir a le pouvoir et cela va de soi mais comment pouvons-nous expliquer qu'un jeune brillant bachelier aujourd'hui, ne saurait apporter une réponse ? Ce qui pose toujours un problème pour faire des bons recrutements dans les ONG. Malchanceux sont les bons éléments, ambitieux qui cherchent à trouver des franchises à travers le travail social. Sans aucun doute, le bénévolat permet d'enrichir les expériences et favorise le recrutement par sélection dans les sociétés, car tout simplement un CV enrichi d'une expérience associative décrit une personne qui sait s'investir et s'ouvrir aux autres. De façon nette, ceci signifie que les bénévoles, encore eux, parfois rares, sont la richesse du pays. Certes il y a des chances dans la vie mais les chances de réussir en Tunisie représentent un vrai jihad. Un changement de cap s'impose. Sur-actifs durant la Révolution, mais hyper-passifs dans le processus démocratique et électoral, comment une révolution de jeunes soit couronnée par deux vieillards? Aux jeunes, arrêtez avec ce drame, obligez les gens à vous respecter, non par la force mais grâce à vos compétences et savoir faire. Vous devez être conscients et agir avec efficacité, loin du populisme pourri. En outre, nombreux sont ceux qui vous mettent des bâtons dans les roues, peut être par jalousie, mais le plus souvent par médiocrité. Ordinairement, les gens médiocres ne veulent pas qu'on réussisse et qu'on leur prouve qu'on est capable de le faire. Aux politiciens, personne ne peut être un porte-parole donnez immédiatement le pouvoir aux jeunes car c'est le seul espoir qui reste, une nouvelle commune qui tarde à se constituer avec une équipe fraîche loin des partis et de la politique et pleine d'enthousiasme. De plus, la règle à ne jamais oublier, c'est qu'on ne peut pas résoudre un problème avec le même esprit qui l'a créé. On peut y arriver si tout le monde met en marche ses efforts et ses capacités d'instruire, si non, les jeunes peuvent s'en charger tout en négligeant les périmés qui ne font qu'accumuler les bêtises Il serait temps de diminuer les passages médiatiques et de redoubler d'efforts, pour sauver l'avenir d'une génération, il faut également changer l'état d'esprit et la mentalité des personnes âgées de notre pays.. Oui, on peut sortir de ce marasme, il suffit de le vouloir. A bon entendeur, salut!