L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, dans un communiqué rendu public mardi, le recours à la violence physique par la police tunisienne lors de récentes manifestations L'ONG a appelé à « enquêter sur les abus commis par la police et cesser les poursuites judiciaires pour de simples critiques visant le gouvernement » « Les autorités tunisiennes sont évidemment en droit d'empêcher les actes criminels lors de manifestations et de poursuivre en justice leurs auteurs, mais pas en recourant aux brutalités ou en refusant un accès à des avocats; et elles ne devraient pas non plus réprimer l'exercice des droits aux libertés de réunion et d'expression », a déclaré Amna Guellali, directrice du bureau de Tunis de Human Rights Watch. "Dans de nombreux cas lors de la vague de manifestations, les autorités ont respecté les droits aux libertés de réunion et d'expression pacifiques. Mais dans d'autres cas, les autorités ont réprimé les manifestations en arrêtant des participants", estime HRW L'ONG précise dans son communiqué que les autorités ont arrêté au moins 50 activistes de Fech Nestanew « pour avoir soit distribué des tracts, soit griffonné des slogans sur les murs ». « La police a interrogé certains des distributeurs de tracts pendant des heures, avant de les libérer sans inculpation ou de les transférer devant un procureur pour une éventuelle inculpation. Au moins huit d'entre eux doivent passer en jugement pour « distribution de matériel portant atteinte à l'ordre public. », lit-on dans le communiqué de HRW. HRW réclame l'abandon des poursuites pour distribution de tracts et critique envers les politiques du gouvernement en expliquant que ces poursuites « sont incompatibles avec l'obligation de la Tunisie de respecter la liberté d'expression ». « Yeferni, un chômeur de 41 ans, est mort pendant les manifestations à Tebourba le 8 janvier… les autorités ont annoncé l'ouverture d'une enquête sur sa mort. Une telle enquête devrait être menée sans retard. Elle doit être impartiale, inclure des interrogations de témoins et mener à faire rendre des comptes à tout agent du gouvernement dont il serait prouvé qu'il a contribué à la mort de Yeferni soit délibérément, soit par un acte de négligence criminelle », ajoute l'ONG. Human Rights Watch annonce, également, avoir étudié les conditions dans lesquelles les 23 jeunes hommes de Tebourba ont été arrêtés. « Les familles, ainsi que les prévenus lors de leur comparution devant le tribunal, ont affirmé que la police s'était emparée des 23 hommes lors de raids nocturnes à leurs domiciles les 9 et 13 janvier, les avait maltraités lors de leur interpellation et de leur interrogatoire, les avait forcés à faire des aveux et leur avait refusé d'importants droit procéduraux, tels que celui d'être assisté d'un avocat lorsqu'on est aux mains de la police. Un juge du Tribunal de première instance de Manouba les a acquittés le 23 janvier et a ordonné leur remise en liberté», ajoute l'ONG