‘' 7achek'', ‘'B3id Echar'', ‘' Leb3ida'', avez-vous remarqué ces expressions magiques chez nos grands parents ? Ce sont des formules de courtoisie qu'on emploie pour atténuer l'intensité ou la cruauté de certains mots. On dit par exemple, ‘' Y-a-t-il une poubelle ici ? ''7achek'' Jusque là, tout est normal. Or, le mot ‘'7achek'' est parfois utilisé dans des emplacements intrigants, comme par exemple ‘' Je vais acheter des poissons, 7achek''. Plusieurs sont qui ont posé la question : Pourquoi on dit 7achek quand on parle de poisson alors que c'est un aliment noble et luxueux. ‘'C'est une histoire de tabou'', explique le chercheur Mohamed Beskri. Selon lui, notre culture arabe est caractérisée par une levée de boucliers par rapport à tout ce qui pourrait être indécent ou impudique. Les poissons, par exemple sont toujours considérés comme des aliments aphrodisiaques, donc ce n'est pas un mot qu'on peut lancer en famille. C'est pour ça qu'on dit toujours ‘'7achek'' quand on parle de plats à base de poissons ou parfois on emploie une périphrase ‘' Weld lebhar'' ce qui signifie ‘'l'enfant de la mer''. Cette périphrase existe aussi en Algérie où on dit ‘'Weld Edjej'', enfant de la poule pour parler des œufs. A priori, Nos arrières grands parents ne regardaient que ça dans les poissons et tout ce qui nous vient de la mer. Déjà, explique le chercheur, il n'y a pas que le mot poisson qu'on essaye d'atténuer dans notre dialecte. Le sel aussi, puisqu'il provient de la mer, constitue un tabou dans certaines régions. C'est pour ça qu'on utilise aussi ‘'7achek'' quand ont dit ‘'mel7'', ou on a recours à d'autres mots pour parler du même produit comme ‘'Reb7'' ou ‘'Ydem'', tout dépend de la région.