Les scientifiques tentent depuis quelques années de concevoir un vaccin efficace contre la maladie d'Alzheimer, sans véritable succès. Une nouvelle étude propose une approche différente en immunisant contre les protéines β-amyloïdes et tau en une seule injection. Prometteur chez la souris, ce vaccin parviendra-t-il jusqu'au chevet des malades ? Quelque 50 millions de personnes par le monde souffrent de démence et parmi elles, les deux-tiers sont atteintes d'Alzheimer. L'incidence de cette maladie neurodégénérative devrait encore augmenter dans les prochaines années. Selon le World Alzheimer Report de 2018, à l'horizon 2050, ce sont près 150 millions de personnes qui seront touchées. Depuis 1998, 100 molécules pour soigner la maladie d'Alzheimer ont fait l'objet d'une demande d'une Autorisations de Mise sur le Marché (AMM), mais seulement quatre sont aujourd'hui disponibles. Malheureusement, pour de nombreux patients, les promesses de ces médicaments ne sont pas toujours tenues. La solution se trouve-t-elle du côté des vaccins ? Même si rien de concret n'a encore abouti, plusieurs recherches démontrent l'efficacité d'anticorps agissant sur les plaques amyloïdes et les enchevêtrements protéines tau induits après une vaccination en modèle murin. Le dernier en date, élaboré par des chercheurs américains, est décrit dans la revue Alzheimer's Research & Therapy. Alors que d'autres se focalisaient sur un des deux agrégats protéiques neurotoxiques, ce dernier veut immuniser les patients contre les plaques amyloïdes et les protéines tau en une même injection. Dans le cas des plaques amyloïdes déjà formées, il y en a moins chez les mâles que chez les femelles après la vaccination. Si les souris ne sont pas comparables aux êtres humains, cela fait tout de même écho aux divergences que l'on observe entre les hommes et les femmes malades d'Alzheimer. En France, 60 % des malades d'Alzheimer sont des femmes et leurs troubles cognitifs sont différents de ceux des hommes.