Dans une interview accordée à ‘Al-Ahram Hebdo', le président de la République, Moncef Marzouki, est revenu sur la situation du pays et a fait part de ses espoirs sur l'avenir. Moncef Marzouki a déclaré que la Tunisie peut être fière de son bilan post-révolution. Il a précisé que depuis la révolution un seul cas de viol a été enregistré, deux ou trois cas de torture dont les auteurs ont été vite identifiés et punis, deux cent quatre-vingt-six festivals qui n'ont pas été dérangés et seulement six manifestations culturelles perturbées. Le président provisoire de la République a, par ailleurs, souligné qu'il est fier de l'état des libertés tout en ajoutant que « le gouvernement travaille, l'économie redémarre, les touristes reviennent ». Il a ajouté qu'en Tunisie aucun journaliste n'est en prison, aucune télévision n'est fermée, aucun livre n'a été censuré et aucun film n'a été interdit. Moncef Marzouki a, également souligné qu'il y a encore de la corruption et beaucoup de dysfonctionnements mais il a ajouté que la corruption a entièrement disparu au niveau supérieur de l'Etat et du gouvernement. En évoquant les incidents provoqués par les salafistes, Moncef Marzouki a expliqué que ce phénomène constitue un problème grave mais qui n'est pas une menace pour la République. Pour ce qui est du risque de contre-révolution, il a indiqué que ceux qui ont perdu le pouvoir sont encore dans la société, soit ils complotent, soit ils bloquent. Il a ajouté que les partisans de la contre-révolution sont en train de s'organiser tout en profitant de la liberté de la presse et en créant même des partis politiques dans l'espoir de remporter les élections, et ce au détriment de la Troïka. En ce qui concerne l'alliance du CPR avec Ennahdha, Marzouki a expliqué que l'intérêt fondamental du pays exigeait cette alliance. Il a ajouté que dans l'esprit de certains, islamistes signifie intégristes, Or, "il ne faut pas confondre Ghannouchi et Ben Laden".